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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 09:46

PAR  LE SOURIRE

CHARLES WAGNER

EXTRAITS

Charles Wagner a l’œil du peintre, la plume de l’écrivain et la spiritualité du pasteur. Un mélange onctueux, riche, coloré qui produit des descriptions de la nature simples et si profondes à la fois !

Il a choisi de parler à des enfants dans son livre « Par le sourire ». Retour sur un émerveillement perdu... hélas ! 

Sa causerie « sur ce que raconte l’eau » est une dentelle posée avec délicatesse dans ces jeunes esprits d’un siècle révolu. C’est vrai, l’approche des enfants a bien changé mais il faut dire que les enfants sont loin d’être en reste ! L’eau du robinet qu’ils ouvrent plusieurs fois par jour, celle de la mer ou de la piscine leur est familière et la pluie n’a plus de secret pour eux. Les enfants à qui Charles Wagner parle acceptent encore la « morale » et regardent les adultes avec un œil envieux : « quand je serai grand »… Les nôtre nous regardent d’un œil moqueur : « j’en sais plus que toi. Si tu te mettais à l’ordinateur ? mais pas le mien, j’en ai besoin ».

Extrait : "la mer sans gouttes, ce n’est rien. Cet océan immense, intarissable, aux flots bleus, aux flots gris, aux flots noirs, est tout entier, et quelque gigantesque qu’il soit, composé de petites gouttes. C’est de la réunion de ces petites gouttes que naît toute la force des vagues. Si la baleine peut nager, c’est parce que son corps colossal est porté par des milliards de petites gouttes associées. Chacune des gouttes porte un morceau de la baleine."

 

 

 "A lire avec votre cœur d’enfant : http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&f_typedoc=livre&q=Par+le+sourire&x=19&y=17

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19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 09:58

Chers ami(e)s

 Je viens de vivre une grande bagarre avec Windows 8. Nous sommes pour le moment en mode “traité de paix provisoire” mais c’est un gros sournois, qui me change par exemple en permanence sans que je trouve pourquoi (l’option langue dans le panneau de configuration est bien configurée) mon correcteur orthographique en portugais... et j’attends la suite....

Alors, nous revoilà en Alsace, à Colmar plus précisément qui connut la Réforme assez tardivement. Pffff ! je me penche sur les spécialités de la région et je découvre l’estomac de porc farci... (entre cent autres) et me remonte à l’esprit une vieille histoire de Jacques Baudoin... (vous vous souvenez ? http://www.youtube.com/watch?v=1aMm3RkQaFE)

Le site de la paroisse de Colmar est lumineux, probablement en cours de construction. Il y a quand même une très jolie méditation sur la vie :

 http://www.paroisse-protestante-colmar.org/categorie/meditation.

La consultation sera rapide alors un petit coup de coeur que je partage avec vous pour un retour au temps de “quand nous étions petits”. La Bibliothèque nationale de France propose de nombreuses lectures mais aussi des images avec ce “le premier livre de  mes  petits enfants” illustré superbement, à l’ancienne... Si le coeur vous en dit : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57111404.langFR

On n’y pense pas : pourtant un jour de pluie tristounet, quand on tourne en rond dans la maison (si, si, dans le Midi, quand on ne peut pas mettre le nez dehors, on piaffe...), pourquoi ne pas visiter une exposition virtuelle, ou écouter une conférence ou tout simplement aller jeter un oeil sur Gallica, la bibliothèque numérique ? (http://gallica.bnf.fr/html/livres/livres).

J’ai fait une expérience : j’ai tapé dans la rubrique “livres”  de Gallica le nom de Charles Wagner(vous l’auriez deviné, non ?) et surprise, je découvre des livres que je ne connaissais pas. Celui-ci par exemple :  “Par le sourire” : “le sourire c’est de la lumière. Il faut en répandre assez le matin pour en envoyer jusqu’au soir le bienfaisant reflet” peut-on lire dans la préface. Ça valait le détour non ? Et “L’Ami”, celui qui fut édité à plus d’un million d’exemplaires ? Le mien n’a d’ailleurs plus aucune forme tant je l’ai consulté. Si vous avez un peu de vague à l’âme au coeur ou carrément une grosse déprime, c’est le remède idéal.

Pour les Narbonnais, le papa du docteur Kasser est décédé. Il fut pasteur de l’ERF dans le Gard, il y a très, très longtemps (1956-1959). Mais surtout, il est devenu, après, un archéologue de renom (il a dirigé les fouilles sur le grand site paléomonastique des Kellia [pour les amateurs d’archéologie : http://eocf.free.fr/text_archeo_kellia_3.htm] où ont été pensés quelques uns des apophtegmes des “pères du désert”), coptologue (un dictionnaire copte), égyptologue, enseignant universaitaire en Suisse et pour les lecteurs des apocryphes, il est co-traducteur de l’Evangile de Judas (français et anglais). Un puits de savoir...

A Narbonne, culte KT dimanche suivi de ciné théo : “l’amour à mort” (voir synopsis sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Amour_%C3%A0_mort).

Aujourd’hui, à Amélie-les-Bains, culte d’inauguration de l’EPU à 17 h, et demain dimanche, culte à  11 h à Perpignan et à Collioure à 9 h 30.

Je ne sais pas si le Seigneur s’intéresse à l’archéologie (parce que, vous me reprendrez si je dis une sottise, il y était quand ce n’était pas des pierres mortes... non ?), mais il y a un truc dont je suis sûre, il s’intéresse à chacun, chacune de nous avec plus de passion encore que l’archéologue pour son “site”... Que cette passion d’amour vous enflamme et vous revivifie.

Amitiés

Jo

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 10:26

Carcassonne

                     DIMANCHE 15 novembre 2009

                               Daniel 12, 1 -3

                            HEBREUX 10, 11 - 18

                                           MARC 13, 24 – 32

 

 

Introduction : 2012 ! A la Nasa, paraît-il, ils sont obligés de rassurer tous ceux qui appellent, affolés. LA fin du monde est pour 2012 ! comme Hitchcock dans les années 30 avec son intervention radiophonique, voilà qu’à nouveau, une publicité, celle d’un film cette fois-ci suscite la panique. « En ces temps-là » lit-on dans Daniel,  «  ces jours-là » nous dit Marc … les Ecritures annoncent-elles la fin du monde ? la fin de notre monde, dans les années toutes proches à venir ? Il y a peu, encore, une connaissance qui fut longtemps dans un mouvement où l’on annonce à intervalle régulier la « fin du monde » me posait cette question : « tu as vu tout ce que nous vivons ? ne crois-tu pas que nous arrivons à la fin ?  Harmaguédon  est tout proche». Il faut dire qu’elle a vécu une expérience traumatisante qui 20 ans après, encore, la conduit à attendre, dans la peur, si ce n’est la terreur, la fin du monde. Alors, je lui dis ce que je vis, ce que nous vivons, l’amour incroyable, l’amour qui donne tout, l’amour qui ouvre toutes les portes de la grâce, l’amour parfait qui bannit la crainte. Les Ecritures nous offrent un message d’espérance et non un message destructeur : elles promettent que celui qui a offert un seul sacrifice pour les péchés est éternellement assis à la droite de Dieu, que la loi de Dieu sera inscrite dans les cœurs et les intelligences, que Dieu « ne se souviendra plus de leurs péchés et de leurs désordres » nous dit l’épître aux Hébreux. Si nous y trouvons sujets de crainte, de peur et même d’effroi, alors notre lecture est une compréhension déviante qui n’est pas celle que nos frères chrétiens du 1er siècle avaient. Les textes d’aujourd'hui veulent nous faire avancer dans l’espérance, la paix, la joie, l’amour comme tous les autres ; ils sont là pour nous mobiliser vers un seul but : accueillir l’amour de Dieu et aimer en retour tous ceux que nous rencontrons car ce que le texte promet, c’est qu’il y a une issue et que nous pouvons y être associés.« la Parole du Seigneur ne nous guide pas d’abord vers la fin des temps, mais vers ce temps-ci, là où nous sommes maintenant. »écrit Jean Marc Kieffer. Alors comment réagir à la lecture de nos textes ?

 

1) Contexte :

       

- Marc a probablement écrit son évangile peu avant ou peu après la destruction de Jérusalem, c’est dire que nous sommes avec lui dans des temps troublés et difficiles particulièrement pour les communautés juives et chrétiennes qui ne vont pas tarder à se prendre en haine mutuelle. N’oublions pas le but recherché par Marc dans ses écrits : il voulait faire passer un message de salut, une bonne nouvelle concernant Jésus à une communauté non juive et certainement dans de grandes difficultés, des persécutions peut-être. Son style direct, ses explications, ses images tendent à un seul but : faire comprendre à ses lecteurs ce qui signifie pour eux la mort de Jésus.Aussi prend-il le temps d’examiner longuement la réponse à la question que les disciples posèrent à Jésus lorsqu’il annonce la destruction du temple de Jérusalem : « Dis-nous quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe de la fin de toutes ces choses ? ».

 

- l’apocalyptique :  Il le fait dans un style littéraire très particulier, bien connu à son époque : un style apocalyptique. Prenant des situations de son temps, de son monde, de sa culture, l’auteur élargit son message vers l’univers entier, et dans un temps plus ou moins proche. Ainsi, pour Marc, il commence par parler de ce qui touche Jésus et son monde : la destruction du Temple à Jérusalem, puis élargit peu à peu les signes annonciateurs au monde des chrétiens. Ceux-ci, se souvenant des paroles de Jésus vont rapidement croire que ce qui se passe autour d’eux va se produire dans le monde entier. En effet, « l’apocalyptique a pour objet, entre autres, de déplacer le centre de vie personnelle ou communautaire du lieu où l’on est, de l’histoire dans le temps où l’on est, vers un espace et un temps qui n’ont pas de limites et qui sont donc des lieux et le temps de Dieu ». Dieu est le maître de toutes les nations, et même de la lune et du soleil !

 

2) une bonne nouvelle : certains, aujourd'hui encore, profitent de la peur qu’engendrent des évènements conflictuels ou naturels, pour annoncer à tout-va « la fin du monde » ! et confondant allègrement la Parole de Dieu et leurs paroles d’hommes, ils attirent à eux, surtout, les comptes en banque de ceux qui les écoutent que ce soit en gros chèques ou en petites sommes répétées mais nombreuses comme chez les Témoins de Jéhovah par exemple. Quel contresens ! Marc voulait réconforter, encourager ses frères à rester vigilants et s’il a écrit ces lignes-là, il savait qu’elles ne seraient pas lues ni comprises comme une débâcle universelle. Il annonçait l’évangile, une bonne nouvelle, le message de salut que Jésus offre à tous. Le Fils de l’homme va venir sur les nuées, victorieux, pour réaliser enfin la promesse du Père. Il est venu nous pour juger, mais pour sauver. Victoire, délivrance, salut, voilà ce qu’attendaient nos frères du 1er siècle. « Le temps leur est donné comme un temps d’espérance, un temps tourné vers l’avant. Il y a quelqu’un à attendre. A tout moment il peut surgir. Quand ? Comment ? Personne ne le sait. La foi n’est pas une manière de savoir ce que d’autres ne sauraient pas. C’est une manière d’attendre, d’espérer. A tout moment, la porte peut s’ouvrir, et l’imprévisible arriver. Comme dans les récits de Pâques où le ressuscité surgit par surprise. N’importe quand. N’importe comment. Alors chaque instant prend une valeur nouvelle. Parce qu’à chaque instant, il peut surgir et nous faire signe. Derrière chaque rencontre. Le Dieu qui s’en va et aussi le Dieu à venir. Chaque instant – l’instant même que nous vivons ici – peut devenir l’instant de cette rencontre ».

 

3) exhortation : veillez – priez- agissez :

Alors, comment ne pas souhaiter que chaque instant soit celui-là ? Comment appréhender et actualiser ce que Marc a écrit ? « Veillez, dit-il, car vous ne savez quand ce sera le moment ». « Veillez, c’est résister à la fatigue, à l’engourdissement, au sommeil. C’est rester en alerte, capter ce qui se passe. C’est aussi discerner ce qui vient, anticiper. (…) Jésus ne nous a pas dit de façon précise comment nous devions veiller, et ce que nous devions faire pendant cette veille. Il nous a donné une orientation, une certaine manière de se tenir dans la vie. Il fait appel à notre liberté. A chacun, à chacune de nos communautés d’interpréter quelles formes prendra cette vigilance.

Peut-être une forme de résistance contre tout ce qui fait violence à des êtres humains : le racisme, l’exclusion, la torture.

Peut-être une vigilance de prière, car la prière est une manière de retourner à la source, et de garder vive cette source en nous-mêmes et avec d’autres.

Peut-être sera-ce le désir de communiquer à d’autres la parole qui nous fait vivre : en famille ou dans l’espace public, et d’allumer ainsi dans la nuit environnante quelques feux de joie. »

« Pour le prophète Daniel, comme pour Jésus, la précipitation d’évènements tragiques les amènes à anticiper sur le dénouement ou le jugement de l’histoire. Pour le prophète, il s’agit d’exil et de déportation d’une grande partie de son peuple à Babylone. Pour Jésus, c’est l’imminence de son arrestation, de sa condamnation et de sa crucifixion qui l’autorise à utiliser ce langage d’urgence pour essayer de réveiller ses proches. Pour l’un et l’autre, en effet, c’est une invitation au réveil face à l’accablement de évènements et de l’histoire. « Veillez, car vous ne savez quand cela arrivera » dit Jésus.

 

Conclusion : « Ne nous trompons pas sur le sens réel des propos prophétiques de la Bible. Ce ne sont ni des énigmes à la Nostradamus, ni des prédictions à la manière des sectes, mais une parole de Dieu qui élève l’homme à la dignité et à la responsabilité. (….) ils cherchent à provoquer en nous lucidité, solidarité et confiance. »Inutile de tirer des plans sur la comète, seul le Père connait le jour et l’heure. Marc, tout simplement, comme pour ses frères du 1er siècle, nous entraîne, nous, chrétiens du 21ème siècle, dans un temps d’espérance, une espérance non point passive mais active : nous devons être prêts et veiller. Voici comment Antoine Nouis écrit dans « l’aujourd'hui de l’Evangile » l’écrit:

 « Un sage a l’habitude de dire : repens-toi de tes péchés au moins un jour avant ta mort.

Un des ses disciples lui demande : Comment peut-on savoir quel est ce jour ?

Le sage répond : Précisément, on ne peut le connaître, c’est pourquoi il faut se repentir tout de suite.

Ensuite le sage interroge ses disciples : Que feriez-vous si vous aviez la certitude que ce soir vous allez mourir ?

Le premier répond :  J’irais embrasser les miens.

Le second : Je planterais un arbre.

Le troisième : J’irais me réconcilier avec mes ennemis.

Le quatrième : J’achèterais un énorme bouquet de fleurs.

Le cinquième : Je passerais l’après-midi en prière.

Le sage conclut en disant :  Ce que vous feriez alors, faites-le tout de suite. »

 

Jean Marc Ventre p9

Jean Marc Kieffer p4

N.B.S. p 1295 - 1297

FPF Jean Marc Kieffet (p5)

FPf Gérard Delteil (p2)

FPF p 27

Antoine Nouis l’aujourd'hui de l’Evangile p396ss

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 21:38
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A LA LUMIÈRE DE DIEU

 

Si tu savais comme Dieu est près ; comme, après tout, même dans les situations terribles, la paix du cœur est proche ; comme la mort est simple à ceux qui vivent en Dieu !

Si tu savais quel esclave tu es et combien la liberté est belle et accessible !

 

 

 

SOURCE OUVERTE (1899)

 

Un jour une source pure s’est ouverte.

Elle a donné une eau vive, qui ranimait au fond des cœurs blessés l’espérance et la joie, au fond des cœurs endurcis, la bonté fraternelle, au fond des cœurs errants et pleins d’ombre, la clarté suffisante et rassurante. Qu’est devenue cette source ?

N’a-t-il été donné aux  hommes de n’y puiser qu’une seule fois ? Et l’eau vive qu’elle donnait en ces jours uniques, après avoir jailli une seule fois, se trouve-t-elle aujourd'hui gardée en vases clos par certaines sociétés privilégiées ?

Est-elle dans un livre, une tradition, une Eglise ?

Non, cette source n’a pas été ouverte pour se refermer ni pour être confisquée.

L’Esprit de Dieu ne se laisse ni capter ni canaliser.

Il est dans les pures traditions, dans les pieux souvenirs, parmi les saintes reliques ; mais il agit aussi, neuf, inédit, surprenant, dans les âmes de nos contemporains. Il nous inspire à chaque âge ce qui est le plus conforme aux besoins de chacun. 

C’est l’esprit de vérité, actif tout au fond de l’être, en ces profondeurs où l’homme tient à Dieu par sa racine extrême.

Pour se laisser guider par lui, il faut renoncer à l’accessoire, aux intérêts secondaires, aux préventions, à l’esprit de caste et de parti, à tout ce qui divise les hommes et les rend ennemis, afin de vivre dans les éléments mêmes de notre humanité par lesquels nous sommes liés.

Voilà le bon esprit.

Il est parent de toutes choses. On sent qu’il a soufflé par les pauvres retraites où languit la douleur. Il est si bon  qu’il nous console de tout, même de souffrir.

Mais il a soufflé aussi sur les hauteurs où l’air est toujours pur.

Il n’a pas peur de marcher sur les routes inconnues, ces routes de l’avenir que nul pied n’a foulées encore, pleines de surprises et d’épouvantements.

Il est la piété des vieux souvenirs et l’indomptable poussée vers l’avenir.

Il n’exclut rien, ne méprise rien, ne craint rien. Il est plus ancien que les traditions les plus vénérables, plus frais que le matin nouveau. Il ne se lassera jamais. Car sa flamme s’est allumée quelque part où la clarté existait avant que ne retentit ceci : Que la lumière soit ! et où elle demeurera, lorsque toute la création matérielle aura subi la loi des temps et des changements.

 

 

 

SOUCIS VAINS (1916)

 

Je ne suis pas content de moi. Tous les évènements me produisent trop d’effets.

Evidemment, c’est ma nature qui le veut, cette nature vibrante qui m’a permis d’être secourable à tant d’êtres souffrants. Mais c’est une faiblesse que de se laisser trop émouvoir et cela ne sert ni à nous ni à ceux pour qui nous éprouvons les émotions.

Père des hommes, qui veux que chacun puisse traverser la vie en sachant que tu es près de lui, je ne suis pas assez ferme dans la foi ou plutôt, ma foi, qui est sincère et filiale, devrait former un meilleur contrepoids à mon émotivité.

Donne-moi ton calme, et l’assurance, et l’humeur débrouillarde afin que je puisse être utile aux miens aux heures difficiles et de ne pas leur nuire par une tendresse trop émue.

 

 

 

AVEUX (1888)

 

Ce qui me manque le plus, c’est la fermeté. Dans les occasions sérieuses, je me suis senti quelquefois courageux, sous l’influence de l’exaltation, peut-être de l’opinion. Mais la logique des actes détaillés me manque. Je dépends à tel point de l’impression du moment qu’il m’est difficile de faire un plan d’avenir et d’entreprendre une œuvre de longue haleine.

Par ce défaut de fermeté, j’ai perdu une grande partie des fruits de ma vie et de mon travail. Si je parvenais à acquérir, par l’habitude et la discipline, ne fût-ce que d’une façon mécanique, la faculté de continuer, de recommencer, d’être attentif au même détail, je ferais beaucoup mieux et souvent à moins de frais.

Je suis craintif à l’excès, surtout devant l’inconnu. En l’absence de données certaines,   mon imagination enfante des monstres tels que je suis bientôt en proie à la terreur.

J’ai suivi avec une grande exagération ce précepte stoïcien qui conseille au sage de s’attendre constamment aux pires évènements afin d’être prêts à les affronter. Il me semble que cette façon de se comporter fait perdre le sentiment des proportions et de la réalité, et finit par détraquer le jugement. C’est manquer de tact, de flair, de prudence, de prévoyance et de sagesse que de s’attendre sans cesse aux pires événements, alors que ces événements, s’ils arrivent, ont toujours un caractère exceptionnel.

Mais il y a plus : c’est manquer de confiance, et la confiance est une des qualités principales du chrétien. Malgré toutes les apparences, malgré la sincérité de ma foi religieuse, je me demande parfois s’il n’y a pas au fond de ma vie spirituelle quelque grave lacune. S’il ne manquait à ma foi quelque chose d’essentiel, je ne pourrais pas à tel point manquer de confiance. Après tout, demain c’est le secret de Dieu ; dans cet inconnu Dieu se cache ; il est dans les événements qui se préparent, même s’ils sont amenés par mes fautes. Il est dans la vie et la mort, la maladie et les malheurs.

Il faut que j’apprenne à dire avec plus de confiance : Ne crains pas, je suis avec toi.

 

 

 

L’ESSENTIEL (1899)

 

Nous sommes, dans toutes les phases de la vie, les exécuteurs d’une volonté supérieure à nous et qui nous dépasse. Par là même elle nous soutient. La question essentielle n’est pas d’être bien portant ou malade, fort ou faible, mais de se tenir, dans n’importe quelle forme, agréable ou douloureuse, à la disposition de la miséricordieuse et sainte volonté qui veut se manifester.

Comment la ferai-je le mieux apparaître, dans telle ou telle situation : voilà la question.

 

 

 

CROIRE AU BIEN (1904)

 

Croire au bien c’est l’alpha et l’oméga de la foi en Dieu.

C’est l’alpha, car nous arrivons à Dieu par les traces de clarté et de bonté qui sont dans le monde.

C’est l’oméga car, après avoir trouvé Dieu, les obscurités mêmes s’éclairent pour nous, et nous trouvons de la bonté, de la clarté et de la consolation dans les choses mêmes qui autrefois ne nous présentaient que les ténèbres.

 

 

 

VAINCUS (1882)

 

Il y a de ces trancheurs qui croient avoir tout dit quand ils ont montré le piteux échec d’une grande idée. Que cela est profond ! Quelle est l’idée qui a passé du  premier coup ? Quelle est la vérité qui n’ait eu ses martyrs ?

Je vous bénis, vous tous qui n’avez pas réussi. Morts ignorés, combattants obscurs, voix dans le désert, solitaires, souffrants connus de personne, honnis, bafoués, condamnés, exclus de l’humanité, soyez bénis.

Cette semence dans la terre prouve mieux que toutes les raisons que nous ne périssons pas. Si tout était fini parce qu’un homme de bien meurt seul, enseveli avec sa vérité, le monde croulerait. Une pareille injustice serait, dans l’ensemble des choses, comme une immense crevasse. Quel craquement produirait dans l’univers une dérogation, une seule, aux lois éternelles ! Il ne saurait de même être dérogé aux lois de la justice.

Homme inique, ce que tu lies n’est pas lié, ce que tu délies n’est pas délié… Il ne saurait rien arriver de contraire à ce qui est.

 

 

 

FUITE DES JOURS (1913)

 

On voudrait garder les enfants petits et empêcher les jours paisibles de finir, d’aller aboutir encore à la grande mêlée des labeurs et des luttes. Mais c’est l’impossible que caresser un tel désir.

Que les enfants grandissent donc, que les jours de repos finissent avec leur liberté joyeuse qui rappelle l’enfance. Ainsi le veut la loi qui mène toutes choses. Pourvu que les enfants deviennent des hommes de bien et que les jours de repos engendrent des œuvres dignes de nos divines destinées. La grande affaire est qu’il reste un bon fruit et que la moisson mûrisse.

Alors le temps qui fuit n’est pas à regretter.

 

 

 

SILENCE (1882)

 

Nous comprenons aussi peu les uns que les autres. Le mieux que nous puissions faire c’est de nous aimer et de redevenir enfants. Je suis las de tout ce verbiage, de toutes ces formules et j’aspire à mettre la main à une œuvre utile qui me donne la paix du cœur ; je voudrais, moi aussi, faire la volonté de mon Père et oublier le reste.

 

 

 

LES ENNEMIS (1899)

 

L’Ami : - Il est aussi difficile de distinguer ses ennemis véritables que ses vrais amis.

Tous ceux qui luttent contre nous ne travaillent pas contre nous ; il en est qui nous rendent service en nous combattant. Tous nous avons besoin d’être combattus.

L’adversaire n’est pas l’ennemi. L’ennemi même n’est pas hors la loi.

A supposer qu’il soit méchant, haïssable, digne d’être frappé, exclu, détruit, il convient de regretter ces extrémités.

Quelle tristesse qu’il y ait des êtres si pervers ! Si  le lépreux et le pestiféré sont redoutables, si le mal qui les ronge menace chacun, s’il faut le combattre à outrance et chercher à l’extirper, n’aurons-nous pas pitié du lépreux et du pestiféré ?

Mais ceux-là sont impurs et dangereux malgré eux. Les méchants, au contraire, le sont parce qu’ils le veulent ; ils sont criminels, donc il faut les haïr.

L’Ami : - Etre criminel est un malheur plus grand que d’être malade malgré soi. Il ne faut jamais oublier cela quand on a à lutter contre des misérables. Ce mot contient la vérité sur leur état. Misérable ! Cela ne veut-il pas dire, à la fois, indigne, coupable et malheureux ?

        Prends garde à ton cœur lorsque tu combats ceux qui te semblent mériter le mépris et l’exécration. Crains d’augmenter le mal qu’ils font. Lutte avec le bien contre le mal et n’essaye pas de détruire le mensonge par le mensonge, l’injustice par l’injustice. Tu ne ferais que les grandir en te diminuant. Aie pitié du méchant. 

 

 

 

PARDONNE (1899)

 

Pardonne. Ne garde pas rigueur à ceux qui ont offensé tes chers morts. Non point que leur faute soit mince. Elle est pire que celle commises contre les vivants.

Mais pour l’amour de ceux qui sont entrés dans la grande paix, sois pacifique. Pardonne car ils ont pardonné. Ceux qui sont entrés dans la lumière n’ont que tendresse et pitié pour ceux qui marchent encore dans les ténèbres.

 

 

 

PRINTEMPS SPIRITUEL (1879)

 

Lorsque le printemps sourit à toute la nature et que, sous son haleine, la sève se réveille dans les arbres, parfois il reste, au versant septentrional des montagnes, quelque gorge profonde que le soleil ne visite pas.

Partout ailleurs lumière, joie, chants d’oiseaux. Là seul,  dans l’ombre froide, les glaçons et la neige se perpétuent comme un souvenir de l’hiver. En y entrant, un frisson vous saisit ;  vous vous demandez quand l’heure du printemps sonnera pour ce coin déshérité.

Attendez. Tous les jours le soleil devient plus ardent, la terre plus tiède, la vie plus intense, et bientôt, de toutes parts, arrive le souffle brûlant. Il envahit cette forteresse où l’hiver se barricade, fond la dernière neige et l’on voit verdir les buissons.

Et je songe à ces âmes qui tard fleurissent. On doute, à le voir si renfermées et si moroses, si quelque souffle d’amour arrivera à les réchauffer. Et j’espère, car les heures, précoces ou tardives, arrivent toutes, et pas un coin du monde n’est exclu de la lumière, pas une âme n’est exclue de  la joie.

 

 

 

DANS L’ACCORD (1915)

 

Ceux-là seuls ont un Dieu qui vivent avec la pensée qu’ils sont connus, suivis, aimés, compris et portés par le sublime Inconnu, incompréhensible, inaccessible et pourtant tout près de nous, et qui, dans les solitudes, sentent près d’eux sa compagnie rassurante.

J’ai besoin de me réfugier en Lui et de me sentir d’accord. Plus certain de Lui mille fois que de même, je bâtis sur Lui. Nos destinées sont gouvernées par Lui.

Rien n’est au hasard. Les évènements les plus désordonnés, les plus contraires à sa volonté, n’en arrivent pas moins dans le domaine de son pouvoir, et, finalement, sont obligés de se grouper, se ranger, se résoudre par sa loi.

Le plus méchant ne travaille qu’avec des forces prêtées par Dieu et, par là, enferme dans ses œuvres les réparations futures.

 

 

 

VOCATION (….)

 

Je ne choisirai jamais, à moins d’y être forcé, une carrière qui puisse m’empêcher d’écouter ce que me veulent les fleurs, ce que disent les oiseaux, ce que peut bien signifier le scintillement des étoiles, d’observer en un mot ce fourmillement de grandes et petites choses qui rentrent à la fourmilière, chacune avec un butin pour l’esprit.

 

On a tort de se dégoûter d’une fonction parce qu’elle est mal accomplie par la plupart de ceux qui s’en acquittent. Une fonction résultant de l’état incomplet de notre société ne saurait être exempte de faiblesse. Il lui incombe un fardeau nécessaire qui en est comme la croix spéciale. Mais au sein même de notre organisation vicieuse, revêtu de fonctions qui clochent par leur essence même, il y a encore moyen d’avoir un idéal. Cet idéal est quelquefois de corriger les défauts de la fonction par les qualités de la personne. Telle fonction qui prédispose à la violence fait aimer l’homme modéré, capable de l’exercer avec douceur. Chacun se dit : quel bonheur que cette arme terrible soit entre des mains si clémentes !

Les fonctions spéciales du pasteur sont sujettes à une multitude de travers. Faut-il s’en dégoûter pour cela ? Elles ont certains vices inhérents à l’imperfection des organismes religieux ; d’autres qui tiennent aux fonctionnaires eux-mêmes, et d’autres encore imposés aux fonctionnaires par les erreurs et les faiblesses des fidèles. Est-ce à dire qu’il faille s’en éloigner ?

Regardez plutôt. Prenez les choses dans leur haute simplicité primitive et dites s’il y a une plus belle fonction que celle d’ami de Dieu et des hommes ?

 

 

 

SACERDOCE IDEAL (1882)

 

Que te font les vieux dogmes, les vieux abus, les formes qui gênent au lieu de soutenir ? Mets-toi au-dessus de l’affublement traditionnel et garde l’esprit du passé, la cohésion des efforts de tes pères. Alors il sortira pour toi, des misères présentes où tu te débats, un magnifique vision du sacerdoce idéal qui est la fonction capitale.

Elle est si haute que peu l’ont comprise ; les caricatures que l’homme en donne à tous les âges en ont avili le nom, mais quand elle se montre quelque part, elle gagne les cœurs. C’est la grande vérité inconnue et voilée, toujours obscurcie par nos vices, nos passions, nos luttes impies, mais un seul jour de sa lumière suffit pour faire revivre le monde pour des siècles.

Crois et espère. Ne te détache pas des réalités éternelles parce que l’homme les défigure. Que toute la prêtraille du monde et tous les charlatans réunis n’obscurcissent pas en toi la radieuse figure de ceux qui aiment Dieu et ont pitié des hommes.

Quels traits que ceux du vrai prophète, où se trouve l’empreinte visible des grands mystères entrevus et la compassion qui naît du spectacle de toutes les souffrances : deux mondes tour à tour soudés et dont chacun laisse une trace au front !

 

 

 

QUESTIONS RESOLUES (1914)

 

Je me suis posé bien des questions sur le monde et la destinée des hommes, sur l’histoire, la religion, la Bible, les miracles et les doctrines. Et, certes, il est bon de s’en poser, de chercher, de creuser. Que ne devons-nous pas à la bonne curiosité qui patiente, persévère et finit par trouver !

Mais les pourquoi auxquels il ne saurait être donné de réponse ? Qu’en ferez-vous ?

Ce sont de tous les plus angoissants.

Nous tourmenteront-ils jusqu’à la fin des temps ? Faudra-t-il attendre que tous les problèmes soient résolus pour avoir la paix du cœur, sûre, profonde et surabondante ?

Non, ta grâce nous suffit. Pourvu que tu nous restes par la Foi !

Une explication du monde, la Foi peut s’en passer. Tu es sa lumière dans les ténèbres. La clef des mystères ? La Foi n’en a pas besoin. Pourvu que tu saches tout, nous pouvons ignorer bien des choses et vivre confiants.

 

Père, par la Foi que Jésus de ta part nous a enseignée ; par la Foi qui porte le monde et d’un coup d’aile franchit les abîmes ; par la Foi qui met notre main dans ta main, nous te remettons toutes choses. Nous pouvons travailler sans crainte à l’œuvre humaine, car l’amour divin est en nos mains ; nous pouvons fermer les yeux, car les tiens sont ouverts. Avec toi notre faiblesse est notre force et nos ignorances sont clairvoyantes. Béni sois-tu qui t’es révélé aux petits !

Je t’aime de toute mon insuffisance, je t’aime de tout ce qui me manque.

Toi et moi. Toi et nous. Que faut-il de plus ? Ensemble, nous possédons le monde et les temps et l’éternité.

 

 

 

ASSURANCE EN DIEU (1914)

 

Il nous faut garder pour notre destinée et celle du monde et des hommes une si large réserve dans notre confiance en Dieu et le crédit que nous lui faisons devant les grandes in connues, que rien jamais ne puisse épuiser cette réserve. La pensée qu’elle existe doit être entretenue et fortifiées en temps normal, afin que notre bonheur, notre santé, nos moyens même de comprendre et de sentir, ne puissent diminuer sans que disparaisse, dans notre fond inconscient, le poids énorme de ce lest.

Le monde et la destinée, bâtis sur notre clarté d’intelligence, notre sûreté de jugement, notre force de volonté ou sur des motifs raisonnables quelconques, pourraient être ébranlés. Il se peut que rien ne subsiste sur quoi l’on puisse bâtir, même le trésor intérieur d’une foi nettement possédée.

Qu’alors nos débris mêmes soient imprégnés de la grandeur des mystères consolants. Avoir cela et s’efforcer de le donner, de le procurer sous une forme ou sous une autre, que peut-il y avoir de meilleur ? Augmente-nous la Foi !

 

 

 

VOLONTE DIVINE

 

Cet apaisement que procure le refuge dans la volonté de Dieu n’est pas dû à une résignation passive aux faits accomplis, mais à la certitude que la bonne et paternelle volonté qui dirige toutes choses nous conduira à une bonne fin, même à travers les étapes douloureuses ou terribles, même à travers le triomphe momentané du mal.

Mais il faut bien se garder de confondre les faits accomplis avec la volonté divine. Il  reste un jugement ; la cause demeure ouverte. L’homme n’accomplit rien de définitif ; les sanctions suprêmes doivent être attendues.

 

 

 

PRESENCE REELLE (1883)

 

La plus belle parole de Dieu, écrite, n’est pas une panacée. La  parole vivante, qui revêt la forme humaine, est bien plus forte. Il ne suffit pas de citer l’Ecriture : il faut vivre en enfant de Dieu et donner son cœur aux frères. Un peu d’amour a plus d’influence que beaucoup de doctrine, même de la meilleure et de la plus pure. Dieu, sans doute, a voulu qu’il en fût ainsi, et, d’âge en âge, il se fait homme pour consoler son peuple.

S’il y a quelque chose de vrai dans cette parole : Je serai avec  vous jusqu’à la fin du monde, il faut que la présence dont il est parlé soit réelle, et non seulement réelle dans le sens d’une présence  permanente, spirituelle comme la présence de Dieu partout, mais sensiblement réelle. A quoi me serviraient toutes ces présences mystérieuses de Dieu si je ne les sentais pas ? Celles-là seules ont de la valeur pour moi qui peuvent m’être accessibles.

Oui, Dieu est partout ; dans l’histoire, dans la parole des prophètes, dans la nature, dans l’art ; il est dans l’infinie variété des choses que je ne connais pas et ne connaitrai jamais ; ; mais Il est surtout pour moi dans la grande pitié qui s’abaisse, se donne et s’oublie. S’il se fait une renaissance religieuse, ce sera grâce à elle. Tout le reste n’est rien. On a beau appeler la Foi mère de la Charité, la Foi se nourrit et se retrempe dans la Charité.

 

 

 

VERS LE MIEUX (1916)

 

On ne se trompe pas en croyant au progrès. Le monde est en marche vers un but auquel l’humanité se trouve associée de par Ta volonté. Nous avons beau piétiner sur place ou reculer. La marche que tu conduis finit par tout entraîner.

Heureux ceux qui peuvent sentir l’esprit du chef même à travers les défaillances des soldats. Ce n’est pas te rendre hommage que de déclarer que nous sommes incorrigibles, incapables de rien réaliser de bon, condamnés à l’éternel recommencement dans le mal.

Tu ne nous as pas mis au cœur cette soif de justice pour faire office d’ironie devant les réalités horribles. Ce que les meilleurs ont vu dans leur rêve d’idéal existe. Tout sacrifice nous achemine vers la terre promise. En Toi est notre espérance.

Répétons-nous aux heures noires : « Ne crains rien, petit troupeau ; il a plu au Père de vous donner le Royaume. » Toutes les âmes orientées vers la clarté sont les membres réels ou virtuels de ce troupeau. Les brebis qui entendent la voix du Berger doivent croire qu’il appelle même celles qui n’entendent ni n’écoutent. Les brebis galeuses sont destinées à diminuer, quel qu’en soit le nombre, et, finalement, à disparaître. Et nous faisons cet honneur à Celui qui souffre de leur égarement et de leur maladie, de croire avec ferveur qu’il est des chemins de retour pour les ramener et qu’il est des remèdes pour les guérir.

 

 

QUESTIONS D’AVENIR (1913)

 

Il faut éviter la pente des questions d’avenir. Par un chemin bordé de points d’interrogation vous descendez aux abîmes.

Employez  les jours en conscience et laissez le reste à Dieu : vous ne pouvez ni faire lever ni faire coucher les soleils. Oh ! la meute terrible des soucis, avec ses hurlements, ses gueules ouvertes, ses yeux effrayants ! Oh ! la ruée victorieuse derrière vous, pauvres âmes aux abois !

Toi qui vois tout, ne me laisse pas livré à ces bêtes. Hélas ! qui les déchaîne, si ce n’est nous-mêmes ? Comme d’une graine en naissent cent, d’un souci en sortent mille.

Commande à leurs flots et dis-leur : pas plus loin !

 

 

 

LA PAIX SOIT  AVEC VOUS (1910)

 

Paris m’éprouve toujours beaucoup quand j’y rentre, ayant quitté les grands horizons et le calme des champs. Promener la pensée de ce beau texte apaisant à travers les rumeurs du travail, les agitations des foules, l’éternel drame du vice, de la douleur, cela me semblait à certains moments une amère ironie.

Paix sur les charretiers qui s’invectivent, sur les chevaux tués de labeur, sur les femmes pâles et les enfants déguenillés ; paix au sein des vieilles misères, des vieilles injustices, des vieilles routines. Tout cela fait souffrir, inquiète, blesse et trouble. J’en suis tout harassé à la première rencontre.

Pourtant si son esprit soufflait, tout cela prendrait le bon chemin. Nous créerions un autre monde. Et pour ne pas désespérer de celui-ci et se laisser écraser par sa brutalité, ne faut-il pas au fond de soi une assurance de paix qui soutient et encourage ?

Quelle affreuse grimace fait l’humanité si vous ne pouvez pas la voir à travers la charité qui comprend tout, porte tous les fardeaux et espère tout !

Sans cet esprit, on hurle contre ceux qui hurlent, on perd la patience, le sang-froid, l’équilibre. Le mal nous fait entrer dans un état d’esprit qui augmente le mal. On n’est bon qu’à se lamenter ou a maudire.

Avec lui, il y a partout de la lumière à créer ; le mal devient une matière première sur laquelle s’exercent la patience, la foi, l’espérance.

 

 

 

ESPERANCE (1894)

 

Un jour tout ce but lointain vers lequel nous marchons à travers tant d’obscurité douloureuses sera réalisé ; les sentiers abrupts seront gravis, les précipices franchis, les erreurs expliquées…

Dis-toi cela souvent quand le chemin se complique et que les horizons se voilent.

Par la fleur, par l’oiseau, par le plus humbles de tes enfants humains, envoie-moi un message d’espérance, un peu d’eau vive qui ranime et fortifie.

Je ne demande rien de plus aux jours les plus mauvais.

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 21:34

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 037)

                  

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

QUELQUES VISAGES AVANT LE TEMPS DE LA REFORME (4)

 

 

JOHN COLET (1467 – 1519)

 

« Je suis ici pour (…) délibérer sur la réformation de l’Eglise »

 

Ainsi s’exprime John Colet dans un sermon devenu célèbre (en 1512) qui lui vaudra une accusation d’hérésie qui finalement, et heureusement pour lui, tombera à l’eau. Unique survivant d’une fratrie de 11 garçons et 11 filles, il étudie le droit canon, le droit civil, la patristique et le grec ancien, d’abord en Angleterre, puis en France et en Italie où il découvrira l’humanisme avec Pic de la Mirandole entre autres.

 

 De retour dans son pays, il sera d’abord prêtre à Oxford. Là, ses conférences sur les épître pauliniennes seront remarquées : il laisse l’exégèse traditionnelle pour se rapprocher au plus près du texte grec. Il est ensuite nommé chanoine de la cathédrale Saint Paul  où ses sermons auront un franc succès.

 

Ami intime d’Erasme, cet humaniste prône le mariage des prêtres, et à contre-courant de son époque, il ne cachera pas son aversion pour Thomas d’Aquin ou Augustin d’Hipponne (dit « saint » Augustin),   préférant les enseignements du « pseudo-Denys ». Il dénonce aussi, ouvertement, l’efficacité des reliques, la corruption du clergé et, quand il hérite une fortune considérable à la mort de son père, il fonde une école dont la gestion sera confiée à sa demande expresse à des laïcs, situation unique en son temps !

 

Prônant un retour à la vie chrétienne primitive, ce novateur sera le premier à introduire la méthode historique de l’interprétation des Ecritures, recherchant par exemple dans ses exégèses des épitres de Paul comment la personnalité de ce dernier avait influencé ses écrits. Il restera catholique jusqu’à sa mort.

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:01

Chers ami(e)s

L’un de vous a-t-il déjà, sur une carte routière, tracé le chaotique parcours de nos visites “internétiques” ? si nous étions des malfras, les gendarmes auraient du souci à se faire pour nous suivre à la piste ! Mais ce n’est pas le cas, alors nous continuons, aujourd’hui, en visite à la paroisse protestante de Brumath-Krautwiller. Jolie rubrique de poèmes... et des textes, aussi, en allemand pour les amateurs. Je ne puis rien vous en dire... et pour cause ! Tenez, commençons la lecture de “Rien n’est perdu” :

 

Même la caresse, que tu donnes à ton chien
ne se perd pas sans laisser de trace
l’univers y gagne en douceur
le Royaume de Dieu s’en réjouit.

 

Je vous laisse découvrir la suite, si le coeur vous en dit : http://ppbrumath.free.fr/index.php?vue=priere

 

C’est le matin de mes 65 ans. 65 années sur cette bonne vieille terre. Comme chaque matin,  avant même de mettre un pied hors du lit, trois raisons de rendre grâce :

merci Seigneur pour cette vie qui ouvre, aujourd’hui encore, devant moi tant de perspectives d’abondance : ton amour sans faille, une maison bien remplie, des amis…

Un sujet de prière : toutes celles et tous ceux, Seigneur, et ils sont légions qui voudraient vivre cette vie, ses privilèges, sa paix… les familles des dizaines de milliers de migrants qui attendent, et attendront en vain, des nouvelles. Ceux qui sont, en ce moment, sur le chemin de ce qu’ils croient être la richesse et vivent un cauchemar indicible… tous les natifs du 5 octobre…

Etre enfant de Dieu… allez, je dis une bêtise pour changer ? c’est un peu comme être un bon vin… chaque jour, il se bonifie et prend de la valeur. Se  bonifier en Christ ? hein ? ça, c’est une assurance indécrottable, Dieu merci !

 

Demain à Narbonne, culte à 10 h 30 (votre servante sera la liturge) et André Bonnery de Carcassonne le prédicateur. A Perpignan, culte à 11 heures.

 

Des nouveautés sur mon blog dont un texte extrait de la vie de Calvin par Emile Doumergue : “la vie de l’étudiant à Paris”. On se demande comment Calvin  a pu en réchapper avec tous ses esprit et produire tant d’écrits sensés et intelligents ! si le cœur vous en dit  : http://lecoeuretlamain.over-blog.com

 

Lui, il nous assure qu’il n’y a pas d’âge pour accueillir l’amour et aimer à notre tour. 10, 20, 65 ou 100... l’importance du coeur ce n’est pas son âge, c’est la porte ouverte à Celui qui vient... même si elle est un peu vermoulue, ou si les huisseries sont franchement rouillées, Il frappe, Il passe, Il entre, Il s’installe. Qu’est-ce qu’on est bien !

 

Amitiés

 

Jo

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 15:43

Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde…

(Luc 17, 6)

 

Une prédication décapante de Gilles Boucomont : http://www.livestream.com/templedumarais/video?clipId=pla_e96bc163-cc9d-40a9-8169-235fb5c5afe6

 

Une méditation poétique de Fredy Thévoz :

Ma foi avec des si et sans moutarde

(extrait de Vie et liturgie n° 94, février 2013 page 8)

si j’avais la foi comme un grain de moutarde

J’apprendrais par cœur le dictionnaire népalais

Et gravirais l’Everest à genoux, sans rigolade.

 

Si j’avais une foi grande comme un pruneau sec

Le Sahara traverserais, d’un palmier frais ferais un palais

Chaque épine de cactus mangerais, et le sable avec.

 

Si j’en avais un peu de cette foi-là,

Tout l’or je donnerais

Pour faire rire les pauvres et chanter les muets

Avec les diamants du centre de la terre, les couvrirais. 

 

Si je l’attrapais cette foi comme une étoile,

Des océans

Chaque goutte, sur les rayons du soleil, déposerais

Pour décorer la galaxie du sourire,

Des petits et des grands.

 

Si j’avais la foi qui renverse,

J’inviterais les enfants du ciel

Au banquet d’anniversaire de tous les oubliés,

Pour fêter les jours sans fête, et je ferais la vaisselle.

 

Si j’avais cette foi, si seulement je l’avais, c’est sûr

Je broderais les étoffes les plus douces

Pour essuyer les larmes les plus dures.

 

Avec une telle foi, je redresserais les causes perdues

J’aurais la force de balayer les revers les plus sévères,

Les plus rudes,… même ceux de Rodger.

 

Mais sans foi, respirer ne pourrais pas

Tendre la main, dessiner une croix,

Seraient impossibles dans Toi

 

Alors je n’ai que Toi en tout

Toi qui peux tout pour nous

Par ta Grâce qui sauve tout.

 

Fredy Thévoz

 

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 22:13

MARC ALAIN OUAKNIN

 

TARGOUM

18 Conférences

 

 http://www.akadem.org/sommaire/cours/targoum-traduction-et-commentaire-de-la-genese/lire-un-double-mouvement-de-desir-29-09-2008-7425_4254.php

 

5ème conférence :

« Lire, un double mouvement de désir »

(En aucun cas, je ne souhaite faire un résumé du cours. Il y a trop à entendre, à apprendre, à réfléchir, à chercher etc. Tant de bonnes choses et vous passeriez à côté ?)

Rappel des 5 règles de lecture :

Amphibologie

Règle des « particules du désir »

Permutation des lettres

Valeur numérique (guématria)

Sens premier du mot, 1ère occurence

Et la pensée « zeugmatique » introduite avec « des esprits » et une banane. Sans blague ! à ne manquer sous aucun prétexte…

Quant au développement très détaillé sur le « je serai » d’Exode 3... extra !

Et je ne vous en dirai pas plus sur la « métaphysique de la chaussure »…

Bonne marche donc !

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 21:55

Carcassonne

                     DIMANCHE 18   octobre  2009

                               ESAIE 53, 10-11

                            HEBREUX 4, 14 –16

                                           MARC 10, 35 – 45

 

Introduction : Que de questions soulevées dans notre lecture ! Que de sujets proposés à notre méditation. La peur, le désir de gloire et de pouvoir, la jalousie, le regard qui place l’autre plus bas que soi, les magouilles pour arriver à la meilleure place… chez Matthieu, c’est la mère de Jacques et Jean qui est déléguée pour poser la question. Des hommes tournés sur eux-mêmes, centrés sur leurs peurs et leurs désirs, dans l’incompréhension et probablement le refus inconscient de ce que leur Maitre a déjà annoncé deux fois chez Marc : le Messie ne peut pas souffrir !le Messie ne peut pas finir mort ! Le Messie ne peut pas perdre, il finira bien par l’emporter … le Messie c’est le vainqueur de Dieu, celui qui apporte la victoire, l’honneur et le meilleur de tout ce que l’on désire. Marc nous dit, et vous savez combien il est précis et soigneux dans ces choix épistolaires, il nous dit que « Jésus allait devant eux ». Et je crois que c’est là sa place : il est devant, il ouvre le chemin, même celui de la souffrance avec la croix déjà en perspective chez Marc. Dans l’épître aux Hébreux, nous le retrouvons là où il a promis d’être : grand prêtre immaculé, il a traversé les cieux et nous sommes invités à nous avancer avec pleine assurance vers le trône de grâce. Comme le chemin sera long pour les apôtres entre le Fils de l’homme annonçant sa passion et le Fils de Dieu intronisé dans sa gloire… Et le comble, n’est-ce pas ces deux brigands, à sa droite et à sa gauche, quand il est sur la croix ?

 

1 la faiblesse des hommes

« Il allait devant eux ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu'ils ont du culot, ces deux hommes, qui traînaient pourtant derrière avec les autres, ces deux hommes qui, l’air de rien, demandent à Jésus la gloire et le pouvoir ! «Donne-nous de nous asseoir l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire »… et Marc vient de préciser « qu’ils étaient effrayés et que ceux qui suivaient Jésus avaient peur ». Pensent-ils alors pouvoir être à l’abri ainsi postés ? Et de quoi avaient-ils donc peur ? Revenons deux mille ans en arrière. De braves gars, pas très éduqués, vivant dans un monde où la superstition est partout, où l’on voit des démons plein la mer sur laquelle ils pêchaient, où tout peut. devenir sujet d’effroi… mettons-nous un peu à leur place ! Dans les versets qui précèdent ceux que nous avons lus, Jésus avait déjà annoncé deux fois sa passion, et à ceux qui le suivaient, après une question de Pierre, il répond que ceux qui abandonnent tout pour lui recevront beaucoup dans ce monde mais aussi des persécutions… tout cela chauffait dans leur tête et dans leur cœur… il le tournait aussi dans tous les sens… ce riche qui n’entrera pas dans le Royaume et cette histoire de trou d’aiguille… Le langage de la croix est tellement difficile à comprendre. Ils ne savent plus où ils en sont. Peut-être se mettent-ils aussi à compter tout ce qu’eux mêmes ont abandonné pour suivre Jésus… alors là il y a de quoi avoir des sueurs froides. Et Jésus en rajoute une couche : « le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux non–Juifs, se moqueront de lui, lui cracheront dessus, le fouetteront et le tueront ; et trois jours après il se relèvera ». Oui, ils avaient peur et pour conjurer cette peur, Jacques et Jean ont une idée géniale : « donne-nous d’être l’un à ta droite et l’autre à ta gauche quand tu seras dans ta gloire ». Jésus ne les reprend pas, il lit dans leur cœur leur peur, leur angoisse ; il cherche seulement à leur faire comprendre. C’est d’ailleurs l’habitude dans cet évangile qui, après chaque annonce de la passion nous montre les disciples dans « le brouillard », ils ne comprennent pas, enfermés dans leur propre conception du ministère de Jésus. Et Jésus les enseigne pour leur ouvrir la voie de la connaissance de Dieu, de sa volonté, de ce qu'il attend des hommes. « Vous ne savez pas ce que vous demandez, leur dit-il. La coupe que je vais boire, pouvez-vous la boire ? » Et dans leur inconscience, ils ne doutent de vraiment de rien, Jacques et Jean répondent : « Oui, nous le pouvons ».

Les dix autres apôtres n’en reviennent pas. Ils en ont du culot ces deux-là ! Jésus n’a qu’une droite et une gauche et s’ils y sont, où serons-nous nous alors ? Nous valons autant qu’eux et nous aussi, nous méritons bien cette distinction… nous pourrions en dire des tonnes avec ce qu’ils ont sur le cœur. Eux aussi ont peur, pour les même raisons déjà invoquées, et dans la peur, qui sait ce que l’on peut faire, qui sait jusqu’où l’on peut aller ?

Comme ils nous ressemblent ces hommes qui traînent les pieds, à bonne distance derrière Jésus quand ils sont troublés, puis qui se bousculent pour être à la meilleure place :  ainsi va notre humanité. Les disciples deviennent l’image même de ce que nous sommes. Leurs échecs et leurs incompréhensions caractérisent les modèles des générations futures de disciples qui, comme nous, seront souvent si ce n’est toujours, un peu lents à comprendre le message  radical de Jésus

 

2 l’enseignement du maître

Jésus allait devant eux. Alors il les appelle, et pour désamorcer le conflit, il va leur proposer de regarder les choses différemment. Il va poser des jalons inattendus sur leur chemin, inattendus pour eux malgré tout ce qu’ils ont déjà vécu avec lui ; il balaye en quelques mots les spéculations, les ambitions de ceux qui sont appelés à devenir les fondements de l’Eglise ; il inverse les critères de la réussite à son époque  mais ceux de la nôtre aussi : position sociale, contenu du compte en banque, grandeur de la voiture, de la maison ou de la piscine, standing de vie, position de direction… Il s’était déjà identifié à un enfant ; le voilà maintenant en serviteur. Il brise l’image idéale que les apôtres pouvaient se faire de lui. Vous voulez être les plus grands, les plus forts et moi je vous dis : « quiconque veut être grand parmi vous sera votre serviteur (gr : diakonos), et quiconque veut être le premier sera l’esclave (gr : doulos) de tous »… Un pavé dans la mare… Pas le trône mais le tablier. Pas la couronne mais le balai. Pas l’autoritarisme mais le service. Pas l’enrichissement mais la pauvreté. Et pour servir non seulement les amis ou quelques privilégiés du système mais tous, sans nulle discrimination.

Dans mon Eglise, pas de supérieurs qui exercent leur autorité sur des subordonnés, pas de bataille pour le pouvoir,  bien au contraire : devenez les plus petits, accueillez les faibles, les malades, les prisonniers, les démunis ; servez-les dans l’amour et la grâce. Je n’aborderai pas la multitude de possibilités qu’ouvre ce service. Nous sommes ici en plein dans les préoccupations du prochain synode régional : pensons au titre proposé à notre méditation : « Solidaires au nom de Jésus-Christ ; quand l’Eglise reconnait sa vocation diaconale ». Si vous ne l’avez encore fait, vous pouvez consulter le document préparatoire qui est je crois sur le site de la paroisse. Servir, chacun de nous connait ses potentialités et aussi ses faiblesses..

 

3 un grand prêtre qui nous ouvre le chemin

Jésus allait devant eux. Jésus marche devant nous. Il n’est seulement une figure du passé, il est une figure de notre présent, il est encore une figure de notre avenir. il nous précède en toutes choses. Il a vécu, il est mort, il est ressuscité. Il est vivant, en marche avec nous, tous les jours. Tous les jours, comme il l’a fait avec les apôtres, il peut nous surprendre, nous dérouter, nous déplacer … c’est toujours pour nous garder sur le chemin qu’il nous a tracé. L’épître aux Hébreux nous dit : « nous avons un grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu… il n’est pas insensible à notre faiblesse… il a été soumis à des épreuves en tous points semblables… approchons-nous avec assurance du trône de la grâce »… Car le chemin qu’il a ouvert, c’est celui du libre accès à Dieu, un chemin qui nous élève jusqu’à Dieu. Et ce grand prêtre qui intercède pour nous n’est pas loin de chacun de nous, par sa condition humaine, il est avec nous, nous précédant sur le chemin du service. Vous avez fait la magnifique expérience à Carcassonne, de l’incroyable, de l’inattendu, de la richesse du service… que le Grand prêtre déverse sur ceux qui se font les serviteurs de leurs frères… un aumônier, des prisonniers et maintenant une immense fraternité avec nos frères et sœurs espagnols. Je connais un peu cette histoire là et il y en a tant d’autres encore. C’est l’histoire du service dans  la grâce ; chacun l’écrit avec sa propre vie.

 

Conclusion : Concluons avec quelques mots de Michel Bouttier extraits de son livre : « Quêtes et requêtes » :

« Tu marches devant, je ne vois que ton dos. Tu me précèdes, je te suis. Tu es seul à dévisager la ville qui tue les prophètes. On n’aperçoit ni ta face, ni ton regard, tournés vers là-bas. Tout à coup, tu sens comme un vide derrière toi ; n’y aurait-il plus personne ? Non, plus personne. Nos jambes sont paralysées ; l’effroi nous a saisis. Alors Tu te retournes, et viens à nouveau nous redire ce que Tu ne cesses de répéter et que nous ne pouvons jamais admettre : le Fils de l’homme va être livré, on l’outragera, on lui crachera au visage, on le fera mourir, et le troisième jour il ressuscitera.

Tu marches devant. Je ne vois que ton dos. Je ne sais où Tu nous mènes, quelle sera notre mort ou comment nous rencontrerons la croix.

Il faut que le Fils de l’homme… à Dieu ne plaise, cela ne t’arrivera point, Seigneur ! Le malin pousse ses vrilles ; il insémine en mon cœur le ver qui suce chaque élan de foi ; il dresse à mes côtés la silhouette persifleuse de mon double ; il me communique cette trouille panique de perdre ma vie.

Tu marches devant. Je te suis. Tu es mon Maître.

Le crucifié avec qui j’ai été crucifié.

Le ressuscité avec qui j’avance sur la terre des vivants. »

 

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 10:50

Cher(e)s ami(e)s

Hélas ! trois fois hélas ! je suis là, dans ma fauteuil, au fin fond de mon trou perdu… et toute mes pensées accompagnent celles  et ceux qui ont pu se libérer et vivre cet évènement exceptionnel qu’est « Protestants en fête ». Alors aujourd'hui, pas de site tiré de derrière les fagots mais peut-être une occasion de revisiter plus en profondeur les sites protestants les plus connus, de mieux connaitre aussi la diversité de notre protestantisme.

 

Un arrêt incontournable sur le site de la Fédération protestante de France pour se replonger, peut-être, dans ce qu’elle est (sa charte, par exemple : http://www.protestants.org/index.php?id=31035), ce qu’elle représente.

 

Dans la rubrique : « fédération protestante de France », voici la sous-rubrique : « membres ». Connaissez-vous les spécificités de chacun de ces « membres » : allez, ce sera le devoir de la semaine, si le cœur vous en dit, évidemment : http://www.protestants.org/index.php?id=78

 

Un détour sur les racines du protestantisme français. Que diriez-vous d’une visite au musée : http://www.museeprotestant.org/ ?

 

Et pour finir, le site de Protestants en fête… riche et décapant ! tiens, par exemple, jetez donc un œil aux vidéos du concours… http://www.protestantsenfete2013.org/concours-du-tres-court-metrage/concours-videos/ (Peut-être vaut-il mieux laisser « cette petite lumière en moi » aux plus jeunes quoique…).

 

Demain à Narbonne, culte à 10 h 30 et à Perpignan, culte à 11 h.

 

Sur mon blog, une longue méditation d’Eugène Bersier extraite de ses « sermons choisies » : « la royauté de Jésus-Christ ». http://lecoeuretlamain.over-blog.com

 

Extraordinaire ! Il est là-bas, à Bercy et ailleurs dans Paris, mais Il est aussi ici, avec moi, et là, où vous, vous êtes… c’est un don de tous les instants. Il ne me quitte pas. Il ne vous quitte pas. Alléluia !

 

Amitiés

 

Jo

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