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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 14:14

Sentiers de Villeméjane n° 2 p. 19 – 20

 

« «  Luther : libre et soumis

 

Luther avance deux proposition qu’il situe dans une ligne de pensée paulinienne : « Un chrétien est un libre Seigneur de toutes choses et il n’est soumis à personne. Un chrétien est un serf corvéable en toutes choses et il est soumis à tout le monde. »

 

La liberté chrétienne dépend étroitement de notre condition de chrétiens justifiés et unis à Christ. Aucun autre roi, aucun autre prêtre, aucun autre maître ne peut nous imposer sa règle.

 

Bien entendu, Luther se pose la question de notre liberté face aux lois bibliques. C’est la foi seule répond-il qui confère au croyant justice et liberté. Le but des commandements n’est pas de borner la liberté humaine mais de montrer à l’homme son incapacité à vivre comme Dieu le veut : « de lui apprendre à désespérer ». Et Luther poursuit en d’autres termes : « si tu veux respecter les commandements, crois et Dieu te donnera la liberté. »

 

C’est donc la foi qui libère : l’homme étant libre de la nécessité d’accomplir des bonnes œuvres pour acquérir le salut, il est libre par rapport aux commandements et aux lois : « Telle est la liberté chrétienne, c’est la foi seule qui la crée, ce qui ne veut pas dire que  nous puissions rester oisifs ou faire le mal, mais que nous n’avons besoin d’aucune œuvre pour  nous justifer et atteindre la félicité…3

 

La liberté spirituelle ne peut être donnée que de l’extérieur, seule la Parole de Dieu prêchée par le Christ peut apporter cette liberté. Inversement, la liberté ne dépend pas des circonstances profanes : « L’âme ne pâtit nullement si le corps porte des vêtements profanes, réside en des lieux profanes, mange, boit, ne participe pas aux prières, aux pèlerinages… »

 

Cependant, l’homme libéré par la foi demeure sur terre ; il faut qu’il se soumette aux règles qui  lui permettront de vivre avec ses semblables. C’est là que commencent les œuvres. Le but est d’entraîner le corps « afin qu’il obéisse à l’homme intérieur et qu’il ne lui soit pas une entrave ». le but de ces œuvres sera de maîtriser en nous ce qui justement est une limite à notre liberté fondamentale.

 

Les œuvres ont donc pour fin de nous faire échapper à l’oisiveté, d’entretenir notre corps… ce sont des œuvres libres ; « Des œuvres bonnes et justes ne font jamais un homme bon et juste, mais un homme bon et juste fait de bonnes œuvres ». le chrétien n’agira plus pour quelque chose (son salut) mais gratuitement, librement. La liberté réside ici dans ce qui motive l’action.

 

Ainsi, en fonction de cette conception de la liberté, Luther ne développera pas « d’obéissance libre » à la loi, comme l’avait fait Calvin. Les bonnes œuvres n est pas pour lui le fruit de cette obéissance due à la loi, mais le fruit ce que « spontanément » l’Esprit accomplit en celui qui vit librement en Christ. » »

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