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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 22:41

DIMANCHE 22 FEVRIER 2009

ESAIE 43 ,18 - 25

2 CORINTHIENS 1, 18 - 22

MARC 2, 1 - 12

 

Introduction : Nous voilà à Capharnaüm. Une petite ville de pêcheurs, au nord-ouest de la mer de Galilée. C’est là que Jésus appela Pierre et son frère André, ainsi que Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Matthieu y a été collecteur d’impôts. Les récentes découvertes en archéologie conduisent à penser qu’un millier de personnes vivaient là[1]… c’était si je puis employer ce mot, un  centre industriel de pêche[2], les bateaux sur la rive, les filets étendus ou en réparation. Mais c’était aussi une petite cité cosmopolite, où vivaient pas mal d’étrangers, près d’une route à grand passage et d’un poste frontière. Et entourée comme elle l’était, de terre étrangères, les galiléens portent en eux un gène de combat et de défense car les invasions furent nombreuses. Ce sont des gens qui ne baissent pas facilement les bras[3]. Ils ont l’habitude de vivre quasiment en autarcie : ils produisent tout ce qui leur est nécessaire pour vivre et sont donc relativement indépendants. Et que dire du nom de cette petite ville ! Kfar Nahum : village de la compassion, de la consolation… et combien approprié dans l’épisode que nous avons lu. Car nous allons parler de compassion, de solidarité, de miséricorde et de pardon ce matin.

 

 

 

 

 

1) un acte de solidarité exemplaire

 

- les circonstances autour de l’histoire : voyons ensemble plus de détails sur cet épisode. Jésus est « à la maison ». Il serait tentant de dire qu’il s’agit de la maison de Pierre où Jésus a guéri sa belle-mère dans le chapitre 1, mais il y a d’autres thèses ; nous n’irons donc pas plus loin sur cette question. Toujours est-il que Jésus est là, « à la maison ». Dès le premier chapitre, Marc le décrit comme un thaumaturge :il guérit toutes sortes de maladies y compris la belle-mère de Pierre, guérison instantanée qui la met debout capable à nouveau de faire son travail dans la maison ; il guérit même la lèpre ; il chasse les démons ; et il proclame aussi « le message »… Sa notoriété le précède et la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre… Il est à « la maison ». Des scribes sont arrivés, pour parler avec lui et se sont installés, bien assis, prêts à la discussion. La maison s’est remplie au point qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte.

 

- les maisons en ce temps-là[4] : Comment était donc cette maison ? On peut penser à un gros cube construit en terre, de forme régulière, et blanchi à  la chaux. Pour les plus pauvres, une pièce unique, pas très grande et sans fenêtre. Tous vivaient là, hommes et animaux. On accédait au toit en terrasse, légèrement incliné pour l’écoulement de l’eau par un escalier extérieur, un toit en général fait de terre, solide et durcie et consolidée avec des branchages et de petites poutrelles de bois.

La maison est donc pleine, une foule se presse autour de Jésus et fait véritablement barrage pour quiconque voudrait l’approcher. Et justement voilà un petit groupe qui avance lentement avec un lourd fardeau et il est évident qu’il ne verra pas le héros du jour s’il s’obstine à vouloir passer par la porte.

 

- les amis ingénieux : Je l’ai déjà dit,  les Galiléens sont des personnes résolues et combattives. Quatre hommes vont nous le confirmer. Ils portent un brancard, sur lequel git un paralytique. Ils ont autant de courage que de suite dans les idées.  Ils sont convaincus, déterminés, ils ne reculeront devant aucun obstacle. Nous ne saurons jamais leur nom, ni celui de l’homme qu’ils portent à bout de bras. C’est déjà extraordinaire qu’ils se soucient de cet homme là, car du temps de Jésus, la maladie est étroitement associé au péché. Il a péché, et si ce n’est lui, c’est forcément quelqu’un de sa parenté. C’est un pestiféré, en quelque sorte, à qui toute vie sociale et religieuse est refusée. Il est condamné, par les mœurs de l’époque, à rester là, dans son brancard jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais voilà, des hommes pensent qu’il y a un espoir, une possibilité que sa vie soit transformée, qu’il peut guérir grâce à Jésus et dans leur détermination, les voilà qui montent sur le toit et qui y font un trou ! imaginez ces hommes, grattant la terre durcie, écartant les bouts de bois, s’écorchant les mains sans se plaindre jusqu’à ce qu’un trou soit assez grand pour faire passer le brancard. Imaginez la coordination qu’il faut à quatre, pour descendre le brancard avec des cordes à chaque coin. Il faut faire attention à lâcher du lest tous en même temps pour que le paralytique ne tombe pas. Il faut être un peu  fou pour  entreprendre une telle tâche mais qui n’aimerait pas avoir des amis, des parents de cette sorte-là prêt à tout pour nous ? Ce n’est pas pour eux qu’ils veulent un miracle, mais pour celui qu’ils transportent. Oui, quelle affection, quel amour magnifique !

Et dessous, on  a du se poser pas mal de question quand la terre a commencé à tomber sur les uns et les autres, quand peu à peu le jour à pénétré par le toit dans la maison, puis que le brancard est apparu, avec son chargement immobile,  jusqu’à se poser sur le sol, tout près de Jésus. ……………………………….

 

2) la guérion, porte ouverte sur le pardon :

 

- inattendu : Alors, voyant leur foi, Jésus dit au paralytique : « Mon enfant tes péchés sont pardonnés ». Mais qu’est-ce qu’il dit ? C’est pour une guérison qu’ils sont venus ! Voyez un peu la tête des personnes présentes : celle du malheureux sur son lit de souffrance ; il n’a rien demandé mais ce qu’il veut c’est être guéri ; celle de ses amis dont la tête apparaît dans l’espace manquant du plafond :  tant d’efforts pour entendre cette parole ! Celle de la foule qui n’y comprend rien et aussi celle des scribes, offusqués, choqués, complètement médusés : il blasphème ! Seul Dieu peut pardonner les péchés. Mais pour qui se prend-il celui-là ?

 

- Jésus porteur du pardon de Dieu : Jésus, lui, a vu l’incroyable effort de ces hommes, la souffrance du malade, il a lu dans leur cœur la foi qui les anime, la certitude de la guérison… et rien ne peut le prendre de court : un  malade arrive par le plafond, c’est de l’insolite pur,  mais l’inattendu ne le laisse pas sans voix ni réaction ; son cœur déborde d’amour et de compassion pour tous les souffrants. Alors délaissant ce qu’il était en train de faire ou de dire, nous ne savons pas, il va, avec le support d’une guérison, annoncer le pardon, sans que l’homme ne fasse quoi que ce soit, pas de sacrifices, pas de prêtres,  pas non davantage de Temple, et il n’a même plus besoin du jour du « grand pardon » le Yom Kippour pour dire le pardon de Dieu.[5] Des paroles qui saute comme de la dynamite au visage des scribes assis-là. C’est intolérable, c’est inadmissible. Il efface d’une parole tout le système religieux mis en place, tous ceux qui le soutiennent, et fait voler en éclat toutes leurs certitudes religieuses. Et dans leurs cœurs, ça bouillonne de colère et d’indignation………………………………………..

 

« Qu’y a-t-il de plus facile, de dire au paralysé : tes péchés sont pardonnés ou bien de dire : lève-toi, prends ton brancard et marche ? pour que vous sachiez que le fils de l’homme a l’autorité pour pardonner les péchés sur la terre, il dit au paralytique : je te le dis, lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ». L’homme se leva, prit aussitôt son grabat et sortit devant tout le monde »…

 

- il y là plus qu’une guérison : Mais voir dans cet épisode une simple guérison, ce serait un peu  court. Car l’homme n’est pas seulement guéri, il est aussi rétabli dans sa relation avec Dieu, avec les autres et avec lui-même. Il va retrouver une place dans la vie sociale et religieuse de sa ville… Il aura accès au Temple… il va pouvoir vivre tant de choses maintenant. Il m’arrive de me dire  que j’aurais sauté ou peut-être crié de joie à la vue de la guérison si j’y avais assisté… mais ce pardon donné, que m’aurait-il fait ? Dimanche après dimanche, j’entends le rappel de volonté de Dieu à mon égard, la prière de repentance où je confesse tout ce qui m’éloigne de Lui et je reçois la parole de pardon… Suis-je vraiment consciente de ce qui se joue là, est-ce que j’en mesure vraiment la portée ? Recevoir le pardon de Dieu, c’est comme recevoir la vie une nouvelle fois, c’est une nouvelle naissance ; c’est renouer le dialogue avec Lui, c’est aussi vivre lucidement. Croire que Dieu me pardonne, croire qu’il prononce pour moi sa parole de vie et d’accueil, croire qu’il m’aime avec mes faiblesses, mes erreurs, croire, tout simplement… je suis comme ce paralysé, clouée sur mon brancard de préjugés, d’idées toutes faites, empêtrée dans mes deuils, mes souvenirs, mon passé, entravée dans mes rapports avec Dieu, les autres et moi-même. [6],

 

 - aujourd'hui : Chaque jour, aujourd'hui, Dieu m’accueille et m’accorde son pardon. « Chaque jour, je commence avec entrain » disait Antoine, un père du désert, et mes chères sœurs à Pomeyrol commencent² chaque jour « une neuve journée ». Jésus a toute autorité pour libérer les humains des puissances qui corrompent et détruisent l’œuvre de Dieu. Il a autorité pour guérir extérieurement et intérieurement. Il me rend présent le règne de Dieu par sa parole libératrice. En Jésus, la souveraine liberté de Dieu est présente et en action. Et elle me met debout. E T     V O U S  ? …………………………………………

 

 Conclusion : « C’est l’image d’un l’enfant qui tient un ballon au bout d’une ficelle. Nous sommes l’enfant et Dieu est le ballon. Par notre péché, nous coupons la ficelle qui nous relie à Dieu. Mais par son pardon, Dieu rétablit la relation en faisant un nœud sur la ficelle. Comme chacun le sait, une ficelle sur laquelle on fait un nœud est plus courte qu’avant ! Ainsi, chaque fois que Dieu nous accorde son pardon, la ficelle se raccourcit et nous sommes plus près de Lui »[7]……………………………

 

Ecoute le Seigneur, aujourd'hui, ici, il te parle : « lève-toi, prends ton brancard et marche » ……………………………………………………………………………………………………..



[1] Les premiers temps de l’Eglise p.290

[3] le monde où vivait Jésus page 81

[4] voir les notes en annexe

[5] Antoine nouis « l’aujourd'hui de l’Evangile » page 63

[6] célébrer.ch

[7] L’aujourd'hui de l’Evangile page  62

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