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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 10:22

 

 

 chaine accrochée à une pierre

 

 

 

 

 


Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 018)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

DESIDERIUS ERASMUS  ROTERODAMUS (1466-1536)

        

         Erasmos, en grec : l’aimé… c’est le nom qu’il se donne à l’âge de 17 ans pour devenir l’incontournable Erasme. Lui aussi a fait ses études avec les Frères de la vie commune ; c’est là que lui vient l’ardent désir de débarrasser le christianisme de la scolastique, qui, par ses commentaires interminables, son latin incompréhensible aux non-initiés, éloigne de la profondeur des Ecritures. Il passera aussi quelques temps dans l’abominable Ecole Montaigu à Paris dont  nous reparlerons avec Calvin.

Après une vie monastique où il accumule un savoir encyclopédique, il propose dès 1500 dans ses écrits, une réforme catholique libérale, fondée sur la charité. Il sera l’initiateur du « Cénacle de Meaux » dont nous aurons l’occasion de parler par la suite.

Il consacre une dizaine d’années à la traduction d’un Nouveau Testament , s’enrichit de voyages et de rencontres nombreuses, devient un infatigable épistolier (particulièrement avec Luther), et rédige de nombreuses œuvres.[1]

Sa position face à la Réforme : la neutralité, bien qu’on lui reproche d’avoir « pondu l’œuf que Luther a couvé ». Les deux hommes vont joyeusement s’étriper par lettres interposées sur leur notion de la liberté. Luther dira dans ses « Propos de table » : « Je hais Erasme souverainement ».

Il refusera à la fin de sa vie de devenir cardinal, rappelant ainsi au monde sa dignité d’homme libre qu’aucune soumission n’entrave.

Il me semble qu’une citation de Léon-E Halkin, biographe, résume on ne peut mieux ce que fut cet homme délicat et pacifique : «Sens d'une civilisation en péril, recherche fraternelle de la paix, formation d'un esprit européen, soucis d'une éducation rationnelle, culture classique, œcuménique, réformes conciliaires et postconciliaires, enfin humanisme chrétien et christianisme critique. Surprenant, multiforme, inimitable, il n’y a qu’un Erasme. Il est toujours parmi nous. »

 

Extrait du « Manuel du parfait chrétien » traduction de A.J. Festugière :

« Tu aimes les lettres? C'est bien, si c'est pour le Christ. Si tu ne les aimes que pour être plus savant, tu t'arrêtes là où il fallait continuer de marcher. Si tu les recherches pour que, aidé par elles, tu voies en plus pleine clarté le Christ qui se cache dans les mystères de l'Écriture, et, l'ayant reconnu, l'aimes, et, l'ayant connu et aimé, le communiques ou jouisses de lui, arme-toi pour l'étude des lettres. Pas au-delà cependant que tu ne le juges devoir être utile à ton progrès moral. Si tu as confiance en tes forces et espères gagner beaucoup dans le Christ, va, tel un audacieux marchand, poursuis ta course au loin même chez les lettres des païens, et transforme les richesses de l'Égypte pour orner le temple du Seigneur. Si, en revanche, tu crains plus grande dépense que tu n'espères de gain, reviens à cette première règle de plus haut: connais-toi toi-même, mesure-toi selon ta taille. Mieux vaut être moins savant et aimer plus, qu'être savant et ne pas aimer. »  



[1] Son  « Eloge de la folie » est en intégrale sur « books.google » et en PDF.

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