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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 11:57

1 Corinthiens 6, 17 : Un même esprit.

 

Il ne te manque rien : ni la bonne volonté, ni la lumière, ni la force. Tu as tout en abondance. Va de l’avant. Tu sais bien que j’y suis avec toi, que tu n’as jamais été plus près de ton  Dieu et que ton Dieu ne s’est jamais manifesté plus clairement à ton esprit. N’as-tu pas un même esprit avec lui ? Tire les conséquences de ce nouvel état de choses. Tu n’as plus de raison de craindre. Cela se comprenait quand tu étais seul, livré à toi-même, sans fil conducteur, sans but, sans consolation, sans joie, sans visite céleste. Aujourd’hui tout est changé. Tu n’es plus seulement passé à l’état de source, la Source de la source, Jésus, étant venu prendre domicile dans ton cœur. Tu es uni à Lui et à moi d’une manière plus étroité : tu as été fait un même esprit avec nous. Ce n’est plus de l’habitation, de l’association ; c’est en quelque sorte de la fusion. Rappelle-toi ton indignité, tes révoltes. Tout a été effacé ; l’homme naturel a péri. Dans un embrassement paternel je t’ai communiqué la vie divine ; dans un autre embrassement je t’ai uni à moi pour que nous soyons un même esprit. Je ne défais pas ce que j’ai fait. Tu es sauvé pour la gloire éternelle qui va être manifestée, et déjà, vois quelle auréole magnifique entoure ton front. Je ne dirai pas : vis pour moi. Aujourd’hui tu ne saurais faire autrement. Il n’y a plus deux intérêts, deux vies, parce qu’il n’y a s plus deux esprits. Une telle grâce ne t’exaltera pas : jamais plus haut, et jamais plus frappé de ton insigne pauvreté naturelle. La vie idéale après laquelle tu soupirais, la voilà ! Tu ne l’attendais que dans le ciel : je te le donne sur la terre.

Tu m’as demandé que ton couchant fût radieux, il sera plus que cela : éblouissant. Va donc ; parle ; agis, écris ; mais prends garde de t’ériger en Dieu et de te déclarer infaillible. Rappelle-toi que hors de moi tu ne vis pas ; tu n’est que par ton union avec moi : uni, tu es un soleil brillant ; séparé, tu n’es plus qu’un morceau de charbon noir.

 

Nombres 10, 15-23 La nuée et la colonne de feu

 

Aujourd’hui, la direction de l’Eternel est tout aussi claire pour moi qu’elle l’était pour les Israélites quand elle se manifestait par des signes matériels sur le sens desquels il était impossible de se tromper. La différence qu’il y a dans les moyens employés s’explique par les différences de temps et de développement. Le peuple d’Israël était en tutelle : aujourd’hui les enfants de Dieu sont arrivés à la majorité. Israël n’avait qu’à regarder du côté du Tabernacle, où la volonté de Dieu s’exprimait par un signe visible ; son obéissance avait quelque chose de machinal. A l’endroit où en est le plan de Dieu à notre égard, les choses se passent autrement.

Pour voir clair dans la volonté divine, il y faut plus que les sens qui nous mettent en rapport avec le monde extérieur ; il y faut les yeux de l’âme ;  il y faut le désir sincère de faire ce qui est bon. C’est ce désir qui donne la clairvoyance.

Ainsi, aujourd’hui, j’ai besoin d’être éclairé sur ce que je dois faire par rapport à Paris et à l’œuvre de la rue Royale. Mon devoir est-il de partir ? Aurai-je bonne conscience en restant à Fourchambault ? Il y a de bonnes raisons, pour et contre. Je suis bien sûr que cet état d’incertitude ne se prolongera pas, et que le Seigneur me montrera la voie à suivre, soit pour les circonstances nouvelles qui se présenteront, soit par une pression qu’il exercera sur ma volonté. En tout cas, je dois tenir les yeux grands ouverts pour ne pas laisser passer sans la voir la manifestation de la volonté de Dieu.

 

Luc 4, 12 : une multitude de gens qui le cherchaient vinrent au lieu où il était, et ils voulaient le retenir pour qu’il ne les quittât pas.

 

Ils étaient bien inspirés, ceux qui cherchaient à retenir Jésus, bien qu’ils fussent loin encore de se rendre compte de la bénédiction qu’il y aurait pour eux à l’avoir à demeure. Mais l’œuvre qu’il avait à faire exigeait qu’il allât de lieu en lieu. S’il s’était réservé pour les uns, il n’aurait pu se donner à toux, - et c’étaient toutes les brebis perdues qu’il embrassait dans son amour.

Mais pour ceux qui formaient ce souhait, il se réalisa plus tard. Il demeura avec eux pour ne plus les quitter. Et depuis ce temps-là, il n’y a pas de pécheur regardant à Jésus et le priant d’entrer chez lui à qui le Seigneur n’accorde ce privilège.

Mais il ne demeure pas chez eux comme un hôte permanent, s’ils se contentent de savoir qu’il est chez eux sans chercher à jouir à chaque instant de sa présence, s’ils ont quelque chose à lui cacher, s’ils essayent de faire quelque chose, la moindre chose sans lui, s’ils ne remettent pas tout entre ses mains, depuis leurs regrets jusqu’à leurs craintes, depuis le soin de leur vie matérielle jusqu’au gouvernement de leurs pensées et de leurs impressions. La clef de la maison ne doit pas rester en d’autres mains que les siennes, et l’hôte que nous avons dans sa personne est encore plus celui qui vous reçoit chez lui que celui que nous recevons chez nous.

 

Psaume 16, 11 :Tu m’as fait connaître le chemin de la vie. Tu me rempliras de joie devant ta face.

 

Heureux celui qui parle ainsi. Il connaît le chemin qui conduit à la vie, parce qu’il y marche. Il va du côté de la vie, tandis qu’autrefois, il s’avançait du côté de la mort. Mais ce n’est pas seulement au bout de sa route que se trouve la vie, comme un but qu’on poursuit ; c’est tout le long de cette voie que la vie se produit : celui qui y marche est un vivant. Il possède la même vie qu’il aura dans le ciel. Celle qu’il a actuellement ne diffère de l’autre que dans la mesure, et cette mesure peut être fort grande. Sont intensité dépend de sa communion avec le Seigneur. S’il est uni au Seigneur comme le sarment l’est au cep, il est un même esprit avec lui, et la vie divine coule à pleins bords dans ce lit qui n’était autrefois que celui d’un torrent bourbeux.

La joie sera immense quand le voile sera levé et qu’il contemplera le Seigneur à visage découvert. Immense ! elle ne pourra être que cela pour être progressive ; car celle d’aujourd’hui est déjà si grande !

 

Nombres 12, 1 : Est-ce que l’Eternel n’a parlé que par Mo£ise ? N’a-t-il pas parlé par nous ?

 

Se servir d’une grâce de Dieu pour s’en faire un piédestal ; ce qui est aliment sain, le tourner en poison ; se tuer aec ce qui fait vivre, tel est le spectacle profondément triste que nous donne Marie, sœur de Moïse, et Aaron, son frère.

L’envie et la jalousie de serviteurs de Dieu à serviteurs de Dieu est quelque chose de si abominable, de si contre nature dans le royaume des cieux, qu’on se demande, quand de tels sentiments persistent, si ces hommes ont jamais été à un autre service qu’à celui du démon.

En tout cas, c’est de l’incrédulité ou de la révolte au premier chef. C’est ne voir dans l’intelligence, l’éloquence, l’habilité à gagner les âmes que des choses purement humaines où Dieu n’a rien à faire, ou lui chercher querelle sur la manière dont il a distribué ses faveurs.

Du moment qu’on trouve que les autres ont trop de succès, et qu’au lieu de s’en réjouir comme d’une bénédiction descendue sur un membre de la famille et qui profite à tous, on s’en afflige en secret, c’est comme si on avouait que la gloire de Dieu, le salut des âmes n’étaient pour nous que de vains mots, et que, tout en ayant l’air de travailler pour l’Eglise de dieu, on n’a travaillé que dans un esprit étroit, pour sa secte, quand ce n’est pas encore en vue d’un intérêt purement personnel.

 

Nombres 11, 21-23 : Moïse dit : il y a six cent mille hommes ; leur tuera-t-on des brebis ou des taureaux, ou leur assemblera-t-on tous les poissons de la mer, en sorte qu’il y en ait assez pour eux ?

 

On reste confondu d’étonnement en entendant Moïse exprimer des doutes sur la réalisation de la promesse de l’Eternel.

L’homme qui avait été l’instrument de Dieu pour frapper l’Egypte de ces plaies terribles dont le saisissant tableau devait être toujours devant lui ;l’homme qui avait étendu la main, - et les eaux s’étaient divisées pour laisser un chemin sec aux Israélites comme elles s’étaient réunies pour noyer Pharaon et son armée, - cet homme pouvait-il jamais penser qu’il y eût quelque chose qui fût difficile pour l’Eternel ?

Si je condamne l’incrédulité de Moïse, il ne faut pas que la mienne trouve grâce devant moi, car je n’ai pas plus que lui de motif de douter de la puissance du Seigneur, ou plutôt j’ai autant de bonnes raisons qu’il en avait pour ne pas y mettre de limites.

Ces derniers jours, avant d’aller à Saint-Andelain ou à Nevers, je me défiais du secours du Seigneur. Je n’avais pas de sujet à traiter pour mes prédications ; aucun de ceux qui passaient devant mon esprit ne me semblait répondre aux besoins de ces pauvre délaissés. Et je me demandais comment je pourrais faire. Nourri miraculeusement par les corbeaux, Elie ne s’inquiétait pas de quelle manière il serait pourvu à ses besoins quand ses étranges pourvoyeurs viendraient à lui manquer. C’est moi qui m’inquiétais pour le lendemain, quand je venais d’être rassasié des biens de la maison de mon Père céleste. Une voix me disait : laisse-Le faire : attends-toi à Lui. Cette voix trouvait de l’écho dans mon cœur, bien que toute inquiétude ne fût pas entièrement chassée. J’ai fini par lui faire crédit, et il a confondu ce qu’il y avait de doute chez moi en me montrant comment il s’y prenait pour me donner mon sujet au moment même. De l’abondance du cœur la bouche parle : il a donc commencé par remplir mon cœur, et c’est lui-même qui a tiré le vin du tonneau.

A Saint-Andelain, jusqu’au moment où j’ai été assis devant ma petite table et entouré de mes auditeurs, je n’avais pas de sujet à traiter. A ce moment, nos amis, pour empêcher le courant d’air qui se produisait entre la porte, qui n’avait qu’un de ses battants scellé, et les fenêtres sans vitres, ont assujetti le second battant au moyen d’un contrefort et ils m’ont donné mon sujet : et la porte fut fermée. (Parabole des dix vierges). Le soir, mon sujet m’a également été donné. Hier, à Nevers, ayant à cœur de faire du bien à tous et en particulier à une famille honorable, au sein de laquelle il me semble que l’Evangile n’a pas encore pénétré, je n’avais pu me résoudre à me préparer sur un sujet particulier : tous ceux qui passaient devant moi m’inspiraient de l’éloignement ; je sentais que ce n’était pas cela qu’il fallait dire. Toutefois, mais à regret, je m’étais décidé à prendre la fraternité, quand, en lisant ce qui s’y rapporte dans le 2ème chapitre de l’Epitre aux Ephésiens, du 21ème verset à la fin, le Seigneur a illuminé deux mots qu’il m’avait choisis pour texte : autrefois et maintenant. J’ai parlé là-dessus sous l’influence du Saint-Esprit. Si, me défiant de moi-même, ou plutôt du Seigneur, je n’avais pas tenu compte de cette indication, j’aurais porté la peine de mon incrédulité en parlant d’une manière embarrassée et peu saisissante. Sans doute le Seigneur ne m’eût pas délaissé : celui qui est devenu un même esprit avec Lui trouve toujours dans le fond commun de cette association de quoi faire face à tous les besoins. Mais quelque chose aurait été diminué ou obscurci.

 

Marc 5, 36 : ne crains point.

 

Il me vient encore à l’esprit de vagues craintes comme des brouillards qui se répandent le long d’un fleuve ; mais elles n’existent qu’à la condition de ne pas attirer une attention directe de ma part. En songeant vaguement à l’avenir, je vois, quand je n’y jette qu’un regard distrait, les mêmes difficultés qu’autrefois. Ce n’est qu’une habitude de l’esprit, comme un nom prononcé tout haut évoque devant l’image qu’il représente. Tel ou tel événement, retour à Paris, reprise de mes prédications, relations extérieures s’accompagnent de difficultés, des tentations qui y étaient autrefois attachées comme l’ombre l’est au corps. Il peut naître une impression de crainte et de tristesse à la vue de ce tableau de l’avenir quand je ne fais que l’entrevoir ou que le pressentir. Mais si mon attention, de machinale qu’elle est, devient réfléchie et si je cherche à me rendre compte des images qui flottent devant moi, elles perdent leurs contours précis : les fantômes s’évanouissent et ces éternels compagnons du passé, appréhension, chutes, déceptions, dénuement, se détachent comme une ombre de la réalité. Celle-ci m’apparaît dans sa forme vraie et dans son éclatante lumière.

 

2 Cor. 3, 18 : Nous tous qui contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur à visage découvert, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire comme par l’Esprit du Seigneur.

 

La communauté de l’esprit est le point de départ de la ressemblance. Celui qui est un même esprit avec le Seigneur est sur la voie d’une ressemblance complète avec Lui. Ce n’est plus qu’une question de temps. Blé en herbe n’est pas blé en gerbe ; mais c’est la même plante : il n’y a de différence que dans le degré de développement.

Saint Paul indique les étapes de cette marche en avant : nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire. Quelque chose de glorieux marque les premiers pas dans cette voie. Est-ce l’humilité, est-ce l’éloignement du mal, est-ce l’amour du prochain, le support, la douceur ? Je n’en sais rien : mais c’est quelque chose qui est du Seigneur et qui se reflète en nous. C’est un rayon suivi bientôt d’un autre : chaque jour apporte le sien. Il n’y a pas à craindre une éclipse, un déclin. S’il n’y avait là en jeu que les forces de l’homme, on verrait se reproduire la loi à laquelle obéissent toutes les choses humaines :  le flot qui monte et qui descend ; le mouvement de l’esprit qui, après avoir avancé, recule ; l’alternative du jour et de la nuit. Ici, c’est le flot qui monte sans cesse, c’est la lumière qui devient toujours plus resplendissante, c’est la gloire qui s’ajoute à la gloire, c’est la vie divine qui s’affirme d’heure en heure avec toujours plus de puissance et toujours plus d’éclat.

 

Luc 8, 35 : Ils trouvèrent l’homme duquel les démons étaient sortis, assis aux pieds de Jésus, habillé, et dans son bon sens.

 

Les ennemis qui s’étaient introduits dans son cœur et qui y faisaient leur demeure étaient toute une légion. Quelle servitude !… Avoir plusieurs maîtres, passer du service de l’un au service de l’autre, être aussi malheureux sous le joug de l’un que sous le joug de l’autre, n’avoir pas un moment de répit, pas une minute pour reprendre haleine, pas une heure à soi, ne s’appartenir ni le jour ni la nuit, esclave jusque dans ses rêves !

Quelle délivrance, quand le Seigneur met tous ces tyrans à la porte et proclame la liberté à l’intérieur, quand on sent que le joug est brisé, brisé pour toujours ; que ce mal, qui voudrait reprendre la possession n’est plus qu’un usurpateur caduc et désarmé !

Et quelle transformation ! car ce n’est pas seulement de la liberté conquise, c’est une liberté nouvelle, une vie divine qui coule à pleins bords, une ressemblance avec le Seigneur si complète qu’elle arrive jusqu’à une identité d’esprit avec lui.

Il reste alors le devoir de publier les grandes choses qu’il a faites pour nous, et de lui amener, pour qu’il les guérisse, tous les possédés du mal.

 

2 Corinthiens 4, 6 : Dieu qui a dit que la lumière sortit des ténèbres a répandu sa lumière dans nos cœurs, afin que nous éclairions par la connaissance de la gloire de Dieu en la présence de Jésus-Christ.

 

Il ne suffit pas de parler de la lumière pour amener les hommes à la lumière : il faut être lumière soi-même. L’enfant de Dieu est devenu par son changement de nature un corps essentiellement éclairant. Qu’il ne place rien entre lui et le Soleil de justice, ni péché particulier, ni volonté propre, ni désir de paraître, et il sera inondé de clarté, par le seul fait de la position qu’il a prise. Il n’est qu’un reflet, mais que le reflet est éblouissant quand c’est la lumière du soleil qu’il renvoie ! Ma situation est bien simple : je n’ai plus à me tourmenter, comme j’ai passé une partie de ma vie de prédicateur à le faire ; je ne dédaignerai rien, ni études, ni réflexions, ni travail de disposition et de composition ; mais avant tout je resterai sous les rayons immédiats de sa Grâce, et ma grande affaire sera de les darder dans leur éblouissante puissance sur ceux qui se débattent dans les ténèbres.

 

Ps. 85, 10 : La miséricorde et la paix se sont rencontrées et la justice et la paix se sont entrebaisées.

 

Admirable, ineffable harmonie pour les anges qui en sont témoins, mais plus ineffable et admirable pour moi parce que c’est dans mon cœur qu’elle se produit. La miséricorde et le paix se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entrebaisées. C’est une réconciliation complète entre deux ennemis irréconciliables par nature, si complète qu’à partir du moment où elle à eu lieu ils se donnent la main, leurs doigts s’entrelacent, et c’est ainsi qu’ils marchent désormais inséparables.

Mais si cette réconciliation ne s’était pas faite sur la croix, elle n’aurait pu se faire ailleurs ; c’est en Jésus-Christ qu’elle s’est opérée.

Il semble que dans le second membre de la phrase le mot de miséricorde au lieu de paix aurait présenté le contraste d’une manière plus vive : mais le Saint-esprit, en nommant la paix, a été tout de suite au résultat de la réconciliation entre la justice et la miséricorde. Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus.

Celui qui connaît ce grand secret marche en paix au milieu de ce monde, qui ne semble renfermer que des éléments d’opposition et qui ne lui présente qu’un spectacle de guerre. Le monde est livré aux disputes ; les principes les plus contraires s’entrechoquent. On ne sait que penser d’un si effroyable désordre. L’enfant de Dieu apporte la paix parce qu’il donne la solution. Partout où cette solution pénètre, la paix arrive sur ses pas, comme partout où se font sentir les tièdes souffles d’avril les bourgeons éclatent et les fleurs s’épanouissent. Mais pour que ce message de bonne nouvelle porte son fruit béni, il faut que le messager soit réconcilié avec Dieu et avec toutes choses, et qu’il ne parle pas d’un des effets miraculeux produits par la grâce qu’il ne puisse le montrer dans sa personne. Les ignorants et les aveugles ne croiront à ce qu’il dit qu’à partir du moment où ils aspireront à être tel qu’il est.

 

Nombres 16 : Coré, Dathan et Abiron.

 

Le Seigneur m’a séparé de ces hommes-là. Ils ont été engloutis et consumés ; j’ai vu leurs iniquités, envie et jalousie, et j’ai assisté à leur châtiment ; car leur esprit était en moi et je m’étais rendu coupable des mêmes péchés, ne m’inquiétant pas du service de l’Eternel, mais seulement de la position que ce service me donnait. Il y avait des Aaron et des Moïse dont j’enviais la position et l’influence.

Aujourd’hui ces hommes, - ils étaient plusieurs – n’y avait-il pas une légion chez le possédé ? Ils sont bien morts en moi. Ils ne se remettront plus sur leur séant, ils n’ouvriront plus la bouche pour prononcer des paroles acerbes et arrogantes. Un autre esprit revit en moi, - esprit de Moïse ; l’esprit de Moïse, c’est l’esprit du Seigneur.

O vie nouvelle, vie bénie, vie heureuse qui devient tous les jours plus lumineuse et qui a besoin, dès le matin, de se répandre en actions de grâces, comme le rossignol que j’entends chanter sur l’arbre voisin au lever du soleil !

 

Luc 10, 42 : Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.

 

La bonne part, c’est Jésus.

Le choix des hommes ne ressemble pas à celui de Marie. Ils mettent la main sur la mauvaise part, croyant que c’est la bonne. Elle est mauvaise parce qu’elle n’a rien à faire avec le ciel, parce qu’elle en éloigne, parce qu’elle ne satisfait que les appétits grossiers, parce qu’elle n’est, après tout, si grande et si belle qu’elle soit, qu’une part terrestre dont on ne jouit que pour une saison et dont la mort nous dépouille, quand le dépouillement n’a pas eu lieu en pleine vie, par l’inconstance des choses humaines, l’insuffisance ou la satiété.

Pour se décider en connaissance de cause, il faudrait avoir déjà goûté quelque chose de la bonne part. les hommes malheureusement choisissent en aveugles, ou comme des enfants, attirés par ce qui brille. Qu’y a-t-il donc à faire ?

Croire Jésus sur parole, si le témoignage de Marie est insuffisant.

 

2 Cor. 5, 17 : Les choses vieilles sont passées

 

voici un des premiers articles de la proclamation divine relativement au pardon, à l’amnistie accordée aux coupables : les choses vieilles sont passées. Vous ne serez plus recherché pour cela ; on n’ira pas fouiller votre dossier pour y trouver matière à accusation contre vous. Le passé est un mort qui ne se relèvera pas. Cette déclaration doit remplir de joie le cœur du coupable gracié qui commence une existence nouvelle, si nouvelle que le passé ne compte plus et que la date de sa naissance est remplacée par celle de sa nouvelle naissance.

Il y a pourtant bien des cas où l’on a beau se répéter le refrain de la chanson céleste : les choses vieilles sont passées ; on n’est pas tout à fait rassuré. Et pourquoi ? Parce qu’une main – ce n’est pas celle du Seigneur – est allée tirer ces choses vieilles, ces oripeaux de leur cachette pour les coudre au vêtement du jour et forcer ainsi le passé à devenir actuel.

Le gouvernement du pays a fait savoir aux hommes égarés qui ont pris les armes à Paris qu’ils ne seront pas inquiété pour leur participation à la révolte de la Commune. Mais comment pourraient-ils profiter de cette amnistie tant qu’ils ont les armes à la main ? Elle ne s’applique qu’à ceux qui les ont déposées et qui ne les ont pas reprises.

Si, après avoir abandonné le mal, j’y retourne et j’y vis, ou si, sans y retourner ostensiblement, je le regrette et je le commets dans le cœur, il est évident que le seigneur a beau proclamer que les choses vieilles sont passées, il y a chez moi quelque chose qui proteste, et si puissante que soit la voix du Seigneur, la mienne se fait entendre encore plus haut pour proclamer que les choses vieilles sont les choses présentes et que l’homme d’aujourd’hui est le même que l’homme d’autrefois.

Mais Dieu peut donner efficace à cette proclamation. Le pardon vient de lui, et ce qui vient aussi de lui c’est la résolution bien arrêtée de se tenir à distance du mal et la force de persévérer dans cette résolution. Alors les choses vieilles sont passées. Cette parole réveille un écho joyeux dans le cœur, et la joie de la réconciliation donne une énergie nouvelle à la haine du mal.

 

2 Corinthiens 4, 17 : Voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

 

Ce n’est qu’à cette condition que les choses vieilles sont passées. La nuit n’est finie que lorsque le jour a paru. Pour que toutes choses soient devenues nouvelles autour de moi, il faut que toutes choses soient devenues nouvelles au dedans de moi. Si je suis placé au centre du soleil, tout s’éclaire à mes yeux à la faveur des rayons qu’il projette dans tous les sens. Mais si le soleil n’était plus qu’un corps ténébreux, tous les objets éclairés tout à l’heure resteraient plongés dans la plus profonde obscurité. Le « toutes choses nouvelles » n’a donc lieu que si un Esprit rayonnant vient habiter dans mon cœur naturellement enténébré. Aussi longtemps qu’il est là tout reste illuminé. Mais s’il se retire ? Il ne se retire pas. Ma lumière ne vient pas d’un corps étranger avec lequel je ne suis en rapport qu’en passant ; c’est une substance qui me communique quelque chose d’elle-même, une lumière qui ne se borne pas à m’éclairer, mais qui me rend lumineux en s’incorporant en quelque sorte avec moi.

 

2 Corinthiens 5, 18 : il a mis en nous la parole de la réconciliation.

 

Je ne dois pas oublier que je suis porteur d’une parole de réconciliation. Tous mes discours, toutes mes œuvres, toutes mes tendances doivent porter cette empreinte. Cette empreinte était frappante sur la personne de Jésus-Christ. Avant qu’il eût parlé, avant qu’il se fût baissé sur un malade ou qu’il eût tendu la main à un pécheur, on reconnaissait déjà ce caractère. C’est pour cela que, sans bien se rendre compte de la confiance qu’elles lui accordaient, les foules se pressaient autour de lui.

Je fais plus que de porter le message de la réconciliation ; je suis moi-même réconcilié. C’est la première condition à remplir pour amener les autres au Réconciliateur. Je n’ai qu’à raconter mon histoire. Et même sans la raconter il faut qu’à ma compassion pour les pécheurs, à mon accent attendri, à l’ouïe de mon témoignage convaincu, on reconnaisse que le miracle s’est accompli en ma faveur… Réconcilié ! – dans toute l’étendue de ce mot ; pressé sur le cœur du Père, admis tous les jours à sa table, prédestiné à être conforme à son image de jour en jour, de gloire en gloire par l’Esprit du Seigneur !

 

Luc 12, 12 : Le Saint-Esprit vous enseignera en un instant ce qu’il faudra que vous disiez.

 

Il y a eu un temps où je faisais une distinction dans le secours du Saint-Esprit, entre la position d’un chrétien appelé à se défendre devant un tribunal et un chrétien chargé de parler en public. Dans le premier cas, c’était l’affaire du Saint-Esprit ; dans le second, celle d’une préparation personnelle. Non préparé, je ne pouvais plus compter sur le secours divin. Aujourd’hui, ces distinctions ne me frappent pas par leur subtilité. Elles n’ont aucune raison d’être. Ma grande préoccupation, c’est d’être en communion si intime avec le Seigneur que je ne fasse plus qu’un avec Lui. Dès que je suis arrivé à ce degré de développement spirituel, les questions de préparation ou de non-préparation perdent beaucoup leur importance. Je suis préparé du moment que je suis un même Esprit avec le Seigneur. Je puis alors, selon qu’il me semblera bon, - ce qui revient à dire : favorable à sa cause qui sont devenue la mienne, - faire précéder mon action d’une préparation soignée en association avec Lui, ou parler en Lui laissant le soin de mettre les paroles sur mes lèvres.

 

Luc 12, 4 : Ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui après cela ne peuvent rien faire de plus.

 

S’il ne faut pas craindre ceux qui tuent le corps, il faut craindre encore moins ceux qui font moins que cela : ceux qui suscitent des difficultés, qui vous font la guerre au moyen de ruses et de calomnies. Cette exhortation est de plus en plus de saison ; l’épreuve va venir, si elle n’est déjà venue, et les ennemis de l’Evangile, les ennemis de Dieu traiteront ses messagers comme ils le traiteraient lui-même s’ils en avaient le pouvoir.

La raison que le Seigneur Jésus donne pour ne pas les craindre, c’est que leur pouvoir ne va pas au delà ; il y a des limites qu’ils ne peuvent pas franchir ; l’âme, la foi, l’espérance indéfectible, tout cela est hors de leur portée ; et même le mal qu’ils feront à l’un sera du bien pour l’autre. L’âme profitera de toutes les souffrances que subira le corps. Et puis il y a une autre raison que le Seigneur n’énonce pas, mais qui se trouve dans la qualité même de ceux auxquels il s’adresse : ce sont des disciples. Pour ne pas craindre, il n’y a rien de tel que d’être uni au Seigneur, et, par conséquent, un même esprit avec Lui.

 

Nombres 17, 8 : La verge d’Aaron avait jeté des fleurs, produit des boutons et mûri des amandes.

 

On reconnaît au même miracle celui que l’Eternel a choisi pour annoncer sa bonne nouvelle, - non pas que le miracle de la conversion dépende de celui qui porte la parole, pas plus que les miracles faits en Egypte ne dépendaient de celui qui tenait la verge. La puissance miraculeuse était attachée à la verge comme elle est attachée à la parole. Mais celui qui porte la parole, comme celui tenait la verge, n’est qu’un instrument entre les mains de Dieu ; il faut que l’instrument soit docile et qu’il se laisse diriger. C’est pour cela qu’il est essentiel, pour que le miracle ait lieu, que l’homme soit un de volonté, d’intention, de but avec le Seigneur.

N’est-ce pas à ce point que Luther était arrivé, et n’est-ce pas ce qui faisait sa force quand il disait : « Ce n’est pas mon affaire, c’est la tienne ». Ce n’est pas mon affaire, c’est-à-dire, je ne cherche ni ma propre satisfaction, ni mon avantage personnel ; je ne cherche que ta gloire, et je ne suis que le très humble serviteur de ta volonté. Il identifiait sa cause avec celle du Seigneur, parce qu’il était devenu, par son union avec lui, un même esprit.

 

2 Corinthiens 6, 10 : Possédant toutes choses.

 

Le secret de ne rien envier ou convoiter, c’est de posséder toutes choses. La recette n’est pas à la portée de tout le monde ; elle a l’air d’une mauvaise plaisanterie ; et pourtant même alors ce ne serait pas couper court à la convoitise que d’avoir tout à souhait ; ce ne serait peut-être que lui donner carrière ; on arriverait vite à la satiété, et l’une ne vaut guère mieux que l’autre pour le bonheur.

Mais la possession de toutes choses qui ne préserverait pas de la convoitise, ou qui amènerait la satiété par la facilité qu’on aurait à se satisfaire, ne présente plus ni inconvénient ni danger du moment qu’on y arrive par la voie céleste.

Ce qui épouvante dans la pleine possession des biens terrestres et qui en fait un danger et un malheur, c’est l’absence de contre-poids.

Mais quand on reçoit le fief de la terre des mains du Souverain, c’est qu’on a déjà reçu le ciel. Il ne donne jamais l’un sans l’autre, et c’est par le don du ciel qu’il commence. Dès que j’ai le ciel, je ne désire pas autre chose, mes vœux sont comblés ; et c’est comme possesseur et comme habitant du ciel que le reste m’est donné par-dessus. Je ne possède rien tant que je risque d’abuser de tout. Je possède toutes choses du moment que je n’abuserai de rien.

 

Luc 13, 19 : La semence de moutarde qui devient un grand arbre.

 

A chaque partie de l’œuvre de Jésus-Christ, prise isolément, peut s’appliquer cette parabole.

Les gouttes de sang qui tombent de la croix deviennent un fleuve qui coule le long des générations humaines et où chacune à son tour peut venir se purifier.

Le pardon que le Seigneur m’accorde couvre mon péché d’aujourd’hui et s’étend à toutes les manifestations si nombreuses du péché dans ma vie.

Ma foi dans une des paroles du Maître embrasse toutes les paroles par lesquelles Dieu s’est révélé.

Un mot : « Je suis Jésus que tu persécutes », a retenti d’écho en écho tout le long de la vie de Saul de Tarse, et a fait de lui un homme nouveau^

Mon union avec Christ fait passer dans mes paroles et mes actes, et jusque dans les mouvements les plus secrets de mon cœur, et jusqu’aux extrémités les plus ténues de ma vie nouvelle, une sève nouvelle.

Le fait d’être un même esprit avec le Seigneur a des résultats incalculables. Les actions les plus indifférentes, les sentiments les plus étrangers, les impressions les plus divers, rien ne se soustrait à son action. Il n’y a rien qui ne se teigne de sa couleur.

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