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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 22:25

« Lorsque Dieu nous prend dans ses mains, il n’a d’yeux que pour nous, nous sommes son œuvre, unique, et de ses mains il va donner forme et vie à notre terre et en faire émerger toute sa beauté. C’est par ce don gratuit de Dieu, par le contact de ses mains, que la rencontre personnelle entre lui et sa créature s’établit et qu’une libre réciprocité d’amour s’instaure. L’homme est alors transfiguré par le regard et le sourire de Dieu qui se posent sur lui. Les liens d’amour, qui de tout temps unissent Dieu à l’homme, se rétablissent sous l’effet de sa miséricorde. Aussi, une seule chose importe, c’est de faire en sorte que tout dans notre vie nous serve à nous serrer un peu plus contre lui pour lui murmurer :

 

« Père, tu es là et je sens ta présence parce que tu as le désir de me prendre dans tes bras et que j’ai le désir de m’y blottir. Ton regard et ton sourire me transfigurent ».

 

Suzanne Giuseppi Testut La déposition page Editions Nouvelle Cité

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 09:26

vivre ses derniers jours dans sa chambre, entouré de sa famille et de ses amis... une mort que beaucoup souhaitent, s'ils y pensent. La douleur du corps, la souffrance pour la tristesse de tous ceux qui vous voient ainsi partir, jour après jour, sont-elles des forces, ces incroyables forces où Adolphe Monod a puisé dans les ressources de l'Esprit pour partager, dimanche après dimanche, ses dernières méditations ?

 

LES ADIEUX D'ADOLPHE MONOD A SES AMIS ET A L'EGLISE est un livre touchant, poignant. Le coeur chavire sous le choc des mots, des idées...

 

J'ai eu le privilège d'hériter d'un exemplaire et l'immense joie de m'apercevoir que le livre est disponible dans sa totalité sur booksgoogle : http://books.google.fr/books/about/Les_adieux_d_Adolphe_Monod_%C3%A0_ses_amis_e.html?hl=fr&id=oNkuAAAAYAAJ

 

"

Les regrets d'un mourant" : "Mes chers amis en Christ, parmi les sujets sur lesquels portent les regrets du chrétien qui se croit près de sa fin, il n'en est sans doute aucun où il voulût réformer davantage s'il revenait à la vie, que la prière. qu'est la prière, dans la réalité, pour la plupart des chrétiens, je dis des chrétiens croyants et qui prient ? Quelques moments consacrés au recueillement le matin, quelques moments le soir, plus ou moins longs, plus ou moins courts, quelquefois très courts, et puis le cœur s’élevant à Dieu dans des circonstances extraordinaires qui font sentir un besoin spécial de s’approcher de lui, - c’est à ces maigres proportions que se réduisent les habitudes de beaucoup de chrétiens, ou d’hommes qui s’appellent de ce nom. Aussi combien les fruits de la prière, tant promis dans l’Ecriture, sont-ils peu connus du plus grand nombre ! Où sont-ils, ces fruits puissants de sanctification, qui font triompher l’âme de toutes les tentations, comme Jésus dans le désert, et qui la rendent plus que victorieuse en celui qui nous a aimés ? Où sont-ils, ces fruits de la consolation, qui répandant dans l’âme une joie douce et profonde, capable de dominer toutes les afflictions de la terre, tellement que jusque dans les angoisses et les amertumes, soit de l’esprit et du cœur, soit de la chair, elle est capable de se réjouir encore de cette joie parfaite que Jésus mourant a souhaité à ses disciples, qui allient mener une vie toujours mourante ? Où sont-ils,  ces fruits de la délivrance, dans lesquels l’âme obtient de Dieu tout ce qu’elle demande, soit qu’elle dise avec Jésus : « Je savais que tu m’exauces toujours », soit que faute de s’élever si haut, elle puisse dire au moins avec David : « Tu as accoutumé de m’exaucer ? » - Soyons sincères : et reconnaissons qu’entre les promesses que l’Ecriture fait à la prière et les fruits que nous en recueillons, il y a une distance si grande, que plus d’une fois notre faible foi en  a été troublée, peut-être par moment ébranlée, et que nous nous sommes dit : Est-ce là tout ? Non, ce n’est pas tout ce qui avait été promis ; mais c’est que nous n’avons pas fait tout ce qui avait été commandé. » (page 115 et 116)

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 14:27

Très chers ami(es)

 

J’ai la tête comme une coucourde. Pas vous ? (Pour ceux qui ne connaissent pas la coucourde, voir le dictionnaire marseillais : http://www.marseillais-du-monde.org/dictionnaire.php3).

 

La radio, la télé, les journaux, les conversations de mes voisins et même les pêcheurs (avec un accent circonflexe s’il vous plait) en bord de mer… non, ils ne parlent pas du printemps, enfin, pas du printemps des hirondelles… celles qui sont arrivées et qui vont, pendant des mois, faire des choses (pas jolies, jolies) sur ma voiture posée malencontreusement la nuit juste au-dessous de leurs chambres (mais oui, on peut dire « chambres », elles y couchent, dans leur nid non ?). Elles en ont fait 4… et que ce soit un petit machin comme ma 106 kid ou une grosse cylindrée garée juste à côté, il n’y aura pas de différence au matin. Les hirondelles ne sont pas racistes, en tout cas, pas racistes de voitures ! La preuve : vous pouvez toujours essayer de changer la couleur de la couverture de protection, rien n’y fait ; il parait qu’il leur manque un muscle quelque part « dans le bas du dos »…

 

Où en étais-je ? Ah oui !  Pour en revenir à ma tête, celle qui est transformée en coucourde (de toute façon je n’en ai qu’une, enfin, c’est ce qu’il me semble) depuis 3 semaines « ils » ne parlent que d’eux, d’eux-mêmes, les laïusseurs (pour les initiés, voir le dico de Caen et pour les non-initiés, idem, s’il vous plait)… ils en parlent tant que même sur facebook, certains s’insurgent. Il faut bien en parler pourtant, quitte à ne plus avoir dans le pays que des corps à têtes coucourdées. D’ailleurs, je me demande s’ils ne comptent pas un peu là-dessus, les laïusseurs (je viens de l’apprendre, ce mot, alors je me fais le plaisir de le répéter, je vous prie de m’en excuser...)

 

Alors, aujourd’hui, pour se libérer un peu l’esprit avant le grand jour, 6 mai, (c’est l’anniversaire de ma maman, mais il me semble bien qu’il y a autre chose ce jour-là, je n’arrive plus à me rappeler quoi…), je vous propose un étonnant parcours peinture, ça vous dit ? Enfin, peinture à ma façon, c’est-à-dire, en amateur, sans se monter le bourrichon en « coucourde » ah ! ah ! ah ! Sur ce site, peinture et Ecritures font route ensemble. Vous pourrez vous y promener, contempler, méditer, et même jouer. On y va ? http://imagesbible.com/depart_GENERAL.php

 

Comme on dit chez nous, « pour voir » si vous allez trouver…

 

Le Seigneur, lui, vous a trouvé(e)s, chacun, chacune de vous. Qu’il vous bénisse et vous garde.

 

Les textes bibliques de dimanche (6 mai) sont sur le site de la paroisse : http://erf-narbonne.over-blog.com/ avec des millions d’autres choses passionnantes.

 

Amitiés

 

Jo

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 22:49

Très chers ami(es)

 

Il m’arrive de penser que dire avec des mots est dérisoire. Il est des mots qui, «en ringuette » dans une phrase n’ont de sens que pour celui ou celle qui les écrit.

 

La Parole, elle, est toujours vivante. Tenez, prenez le mot « enfant » (en français bien sûr, car en hébreu, selon l’âge, les mots diffèrent ; en grec, je ne sais pas), prendrez-vous le temps de resituer ce mot dans les phrases où on le trouve ne fut-ce que dans le Nouveau Testament ?

Sur les moteurs de recherche, je suis atterrée de voir avant tout des sites marchands (c’est fou ce que les gens écrivent sur les enfants) ou des sites d’évangélisation des enfants  quand on associe « Bible » et « enfant »… Rien (en tout cas pas dans les premières pages) où l’on médite sur l’enfant qui dort en nous ne fut-ce que pour se souvenir que nous trouvons dans l’Evangile ces mots : « quiconque ne recevra pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point » (Marc 10, 15).

 

Cette semaine, c’est trop rare, hélas, je me suis sentie redevenue enfant. J’ai pris tout mon temps pour savourer une histoire montée de toute pièce, c’est sûr, mais elle a fait remonter en moi la Parole : « la vache et l’ourse auront le même pâturage et même le lion mangera de la paille » (aviez- vous celui qui a été nourri aux spaghettis et fort beau spécimen malgré tout ?), ou encore «  le loup et l’agneau paitront ensemble et le lion comme le bœuf mangera de la paille »… Esaïe 11, 7 ; 65, 25.

Voilà une belle porte ouverte pour plonger dans le bestiaire biblique… (http://www.portstnicolas.org/les-quais/le-bestiaire-de-la-bible/ et allez-vous le croire, cela devient une habitude, « A vue d’esprit » en 2007 a consacré 5 émissions sur le sujet à l’occasion de la parution du livre de Jean-François Froger et Jean-Pierre Durand : « Le bestiaire de la Bible » ! A écouter donc si le cœur vous en dit  sur : http://communioneduc.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=93:2010-12-19-15-00-03&catid=38:conferences-audio&Itemid=68

 

Bref, j’ose espérer que vous vous régalerez avec cette magnifique histoire entre un dauphin et un chien puis l’intervention de la femme à la fin… allez, j’y reviens encore une fois ; et s’il y a des enfants autour de vous, je ne doute pas qu’ils en redemanderont aussi : http://www.youtube.com/watch_popup?v=Yfbchq0xQmQ&vq=medium#t=183*

 

 

Vous ne manquerez pas, je pense, de faire un détour par le site de la paroisse pour profiter non seulement des textes bibliques de dimanche mais aussi des nombreux articles à votre disposition : http://erf-narbonne.over-blog.com/

 

Enfants de Dieu, bénis, tous et toutes, je vous embrasse en Christ

 

Jo

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 10:09

La vieill 

Une vieille guenon, là-bas dans la forêt,

Vivait des jours paisibles dans son arbre à l’abri

Entourée de sa tribu qui, d’un amour discret,

Lui offrait de couler des jours de fin de vie

Heureux et harmonieux.

 

On alla même jusqu’à lui laisser pour sa quiétude,

Les arbres mitoyens, vides et silencieux,

Pour qu’elle puisse s’abandonner à sa solitude,

Dans les branchages siens, au mieux pour y soigner

La maladie stupide[1] chez les hommes attrapée.

 

Rescapée d’un zoo[2], on lui savait fort gré

De rappeler, quelquefois, les terribles méfaits

De ceux qui pour l’argent mettent les singes en cage

Sans pitié, compassion, moins humains

Loin s’en faut, que nos cousins sauvages.

 

Un jour pourtant, faute de place ailleurs,

Elle vit s’installer dans l’arbre mitoyen

Une grande famille et se dit en son cœur :

« La vie est revenue, et aussi dans la mienne

Des enfants c’est la joie, loué soit le Seigneur. »

 

Longtemps elle fut comblée d’aise pour ce don là

Jusqu’au jour où pourtant toute chose changea.

Les petits ont grandi, les parents attendris

Leur donne liberté, c’est la vie, il le faut,

Pour prendre leur envol dans les branches du haut.

 

Et je grimpe, et je crie, et je cours dans les branches,

Je saute, je poursuis, je t’attrape : c’est moi,

Je t’ai gagné, hourrah ! crient les enfants

Sous le regard attendris des parents, cois

Du bonheur de leurs rejetons en transe.

 

La vieille guenon, tourne et retourne sur sa branche

A l’heure de la lune, ils en font tant et plus

Comme si le soleil était à son zénith au plus.

Ils ont oublié qu’il importe pourtant

De prendre du repos pour grandir sagement.

 

Ne vous fiez jamais à l’amour des parents

L’heure vient, inexorable, maintenant

Où l’amitié passe à la moulinette

Sans tambour ni trompette.

 

 

 

Je dis ma reconnaissance à Gaston, notre fabuliste "maison" (euh, je voulais dire "paroisse") qui m'a fait découvrir l'art de la fable, et le plaisir de dire avec une fable.

GASTON HENRY "si les fables m'étaient contées" 

 

 

 

 

 



[1] fibromyalgie

[2] voir site de visite : http://www.aggelia.be/. La guenon a même participé à la traduction d’un livre, cri du cœur d’un ancien dirigeant mondial de ce « lieu ». Vous trouverez les références sur le site.

 

 

  (1

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 21:13

Narbonne

DIMANCHE 27 mars 2011

             JEAN 4, 5 – 30, 39 - 42

 

Avez-vous déjà été, un soir de printemps, vous rafraîchir au bord de la Cesse, cette petite rivière qui coule du côté de Sallèles d’Aude ? Vous vous posez tranquillement bien calé sur le bord, sous les arbres, et vous laissez aller vos pieds à la caresse de l’eau… peu importe si un brochet, ou une carpe réveille, dans une heure ou deux, le bout de votre canne à pêche de la torpeur tranquille qui l’avait saisie… les soucis qui vous prenaient la tête quelques heures auparavant, quand vous étiez chez vous, ont miraculeusement disparu. Là, en cet instant, dans le calme paisible de la petite rivière ombragée, vous lâchez prise. Un moment de paradis… tout ce qui est à vivre, tout ce qui est à faire, tout ce qui remplit votre vie au quotidien, la fait déborder, et vous rend parfois dingue, est en suspens, dans votre mémoire. Car au XXIème siècle, la vie est si pleine, va si vite, et des tous les sens que nous avons bien du mal à trouver le repos : celui du corps, celui de l’esprit, celui du cœur. Mais est-ce cela la vie ?

La samaritaine qui vient au puits est pleine de ses soucis : la préparation des repas, l’homme qui la tarabuste et qui n’est pas son mari, les gens du village qui la regardent de travers à cause de tous les hommes qui ont traversé sa vie, son cœur brûlant de tant de travail et de blessures, et ce chemin au soleil, en plein midi, qui n’en finit pas de lui brûler la peau ! Et pourtant, il faut bien qu’elle y vienne, au puits. Qui peut vivre sans eau ? Une sale vie, quoi. Tout est fournaise dans sa vie. Une fournaise, sans cesse alimentée par ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent, ce qu’elle vit. Que ce serait bon pour elle de faire une halte sur les bords de la Cesse !

Entrons un instant dans la vie de cette femme dont nous ne saurons pas le nom, les Ecritures sont muettes à ce sujet et faisons un bout de chemin avec elle. Car notre vie ressemble en bien des points à la sienne. Pour la connaitre, nous parlerons d’abord de la Samarie, des samaritains et de leur rapports avec les juifs. Puis nous entrerons dans la rencontre exposée dans notre lecture biblique. Une telle rencontre est-elle possible pour nous ? Ce sera le troisième point de cette méditation.

 

Tout d’abord, parlons de la Samarie. Une région au nord de Jérusalem, bien plus avenante que la Judée. L’eau y est rare en sources, mais abondante en pluies. Montagne et plaines s’entremêlent sans frontières infranchissables : les vallées s’ouvrent au monde extérieur, les récoltes sont exceptionnelles,  c’est une région où l’on a envie de s’installer et personne ne s’en prive.

Son histoire est plus tourmentée que sa géographie. La Samarie attire les convoitises mais là, nous sommes à un carrefour où l’histoire, compte tenu des manuscrits existants divergents devient complexe.

Pour les Samaritains, ils sont le pur produit de la descendance de Phinéas, petit-fils d’Aaron et donc les seuls à pouvoir officier en tant que prêtres ; ils ont même rédigé, la liste des grands prêtres qui remonterait jusqu’au premier, Aaron, frère de Moïse… Ils suivent scrupuleusement les textes du Pentateuque et n’acceptent donc pour livre sacré que les 5 premiers livres du 1er Testament. Il  n’empêche que, dans le talmud juif,  rabbi Gamaliel affirme qu’ils sont plus scrupuleux que les juifs.

Pour les juifs, les Samaritains ne sont que des enfants de mariage mixte entre juifs et païens de la terre de Samarie pendant leur exil à Babylone. Ils sont restés sur place et sont donc impurs. Difficile d’imaginer les relations entre ces deux peuples, perturbées par leur histoire, le sentiment du pouvoir religieux mais aussi la vie économique et la possession de l’eau… un long parcours d’hostilités réciproques entre les deux peuples dont je viens de faire un très, très bref aperçu et auquel lequel Les Samaritains on rajouté une couche, si je puis m’exprimer ainsi, dans les années 6 à 8 de notre ère. Ils sont allés jeter des ossements dans le temple à Jérusalem pour le rendre impur… car pour eux, le seul lieu saint est sur le mont Garizim, seul lieu d’où l’on peut faire des sacrifices agréables à Dieu. Et la sauce a monté… un coup d’un côté, un coup de l’autre. De nos jours, environ 500 samaritains sont recensés dans le monde.

 

 

Une femme émerge dans cette histoire, une inconnue dont l’intimité nous est révélée en partie. Et on peut dire qu’elle avait bien besoin de trouver une oasis. Femme dans un monde où la femme est un objet culinaire et sexuel, femme qui a eu 5 maris ; comment les a-t-elle perdus ? Deuil ? Divorce ? je n’ose imaginer l’océan de désespoir chaque fois qu’elle se retrouve seule, un désespoir probablement semblable à celui de Naomie, la belle-mère de Ruth quand elle se trouva veuve. Mais la samaritaine, elle, a vécu le drame de la perte 5 fois ! Comment vais-je vivre, comment vais-je survivre, que puis-je faire pour m’en sortir ? Nous ne savons pas si elle a des enfants, seule richesse qu’une femme peut offrir à son monde où la descendance est essentielle, seule protection pour elle aussi. Tout est feu et brûlure dans sa vie, je devrais dire dans sa « non-vie [1]», même quand elle doit aller au puits chercher de l’eau, puisqu’elle le fait en plein midi. Aujourd'hui encore, 2 villages au pied du mont Garizim, donnent une idée de son trajet et de ses conditions. Une femme qui, malgré tout, doit avoir de la ressource si l’on pense à tout ce à quoi elle a survécu.

 

Nous sommes à Sychar. Sychar : en hébreu, s’enivrer, enivrer, faire boire… est-ce un hasard[2] ?  près du puits de Jacob, un lieu particulier dans les Ecritures : « un lieu de rencontre; premiers liens vers les épousailles, pour Isaac et Rébecca, Jacob et Rachel, Moïse et Cipora… Lieu de promesse, de relation et de fécondation.»[3]

 

Un homme est assis sur la margelle du puits. Un  juif à n’en pas douter. Vous avez vu  un peu les franges [4]de sa tunique. Allons bon ! un  homme et un juif, un juif pieux qui plus est,  en plein midi… les catastrophes s’enchainent… qu’est-ce qu’il fait donc là ? et un incapable et un inconscient qui plus est ! « Donne-moi à boire » dit-il. Il ne peut donc pas puiser lui[O1] -même ? Tu vas voir : « Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » Bien envoyé, n’est-ce pas ? ils n’auraient jamais du se rencontrer, il aurait du la toiser du haut de son élection de fils d’Israël, elle n’aurait pas du lui répondre…

L’inattendu jaillit pourtant, aussi frais que l’eau du puits. Aussi profond aussi. (L’eau est quand même à 46 mètres[5]). L’homme est un homme de Dieu et il la conduit, tranquillement, vers lui à travers ce qui est, à n’en pas douter, une espèce de quiproquo : il parle de la vie, celle qu’il donne et elle lui répond avec sa vie, la seule qu’elle connaisse : la sienne. Lui offre une eau qui apaise pour toujours la soif, et qui peut devenir source jaillissante en elle. Elle veut apaiser sa soif maintenant et qui peut attendre quoi que ce soit d’une femme ? Alors une source d’eau en elle… L’homme et la femme, le juif et la samaritaine : une rencontre improbable, des mots qui s’entrecroisent sans se rencontrer, un amour offert par celui qui est « eau vive », pour elle un amour inconnu, insoupçonné… puis enfin, la rencontre devient communion, les mots pénètrent la terre désertique, fissurée, asséchée du cœur de la femme, elle coule, s’enhardit, pénètre et remplit, apaise et devient source : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » témoigne la femme à ces concitoyens. Et malgré tous les tabous franchis : religieux, nationaux, humains, sociaux, psychologiques, l’eau vive qu’elle porte maintenant en elle débordera en d’autres rencontres : «Ils sortirent de la ville et vinrent vers lui ».

 

Je l’ai dit, l’histoire de cette femme ressemble à la nôtre. Dans cette rencontre, des barrières tombent pour découvrir en chacun  une même humanité : des questions que nous portons aussi en nous fusent au-delà de toute convention sociale d’un cœur qui accepte de s’ouvrir, de faire confiance, de se désarmer pour interroger : « d’où la tient tu donc cette eau vive » ; sa vie se déroule dans ses complications et ses obscurités dans le regard qui sait et qui dit : « tu as eu 5 maris »… La femme, peu à peu, lâche prise dans le déplacement que lui fais vivre son interlocuteur. Le soleil, le puits, la source… le poids de sa vie insupportable … puis l’eau vive, le Christ, le Messie… « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » Elle vit, elle pense, elle parle comme j’aurai pu le faire, comme chacune de nous aurait pu le faire dans ces circonstances. Elle rencontre celui qui vient aussi sur les margelles de nos puits nous demander un peu d’eau ; elle reçoit de  lui une autre eau, que nous pouvons aussi recevoir et qui rafraîchira toutes nos brûlures, tous les feux de notre vie.

Daniel Marguerat, dans un rare, très rare livre de méditations, offre ce commentaire : « L’histoire, mon histoire, devient le lieu d’une rencontre à ne pas manquer, un chemin à parcourir dans le compagnonnage de ce Dieu connu et inconnu. » La samaritaine n’est pas nommée. Peut-être, mon frère, ma sœur, est-ce pour lui donner ton nom ? Amen.

 

 


 [O1]M ?

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 22:42

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 011)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

GERARD GROTE 1 (1340 – 1384)

 

Membre du chapitre de la cathédrale, à Aix-la-Chapelle, - une conversion change sa vie. Suite à cet événement, il écrit quelques « Décisions et objectifs » pour la suite de sa vie, sans toutefois les appeler des vœux : en font partie le renoncement à des revenus d’origine ecclésiastique et la diminution de ses biens.

 

 Le salut de son âme est désormais la chose la plus importante. Il cède la plupart de ses biens, vit dans un monastère sans pour autant devenir moine et lit beaucoup de livres religieux et d’ouvrages sur l’histoire de l’Église. Après trois ans, il commence à prêcher, d’abord dans les environs de Deventer puis également dans d’autres régions des Pays-Bas. Il prêche la pénitence et appelle à la prière et au carême. Mais il souligne que ces actes ne doivent pas se limiter à des exercices extérieurs mais venir du cœur : sinon, ils ne servent à rien.

 

Beaucoup de personnes comprennent le message de Gérard Grote. Certains commencent à mener une vie communautaire, en dehors des monastères. Ce modèle fait école : aux Pays-Bas, des maisons de frères et des maisons de sœurs « de la vie commune » sont créées ainsi que des écoles.  (A 14 ans, à Magdebourg, Luther étudia dans une de ces écoles).

 

            « Ils imitaient humblement la vie des premiers apôtres, n'ayant que Dieu dans le cœur et l'esprit, chacun apportait ses biens pour les mettre en commun, ne recevant en échange qu'une nourriture et des vêtements simples sans penser au lendemain. De leur plein gré ils se consacraient à Dieu, et s'occupaient à obéir à leur recteur ou à leur vicaire... ils s'appliquaient à recopier des livres, se consacrant continuellement à l'étude des choses sacrées et à la méditation pieuse. Ayant récité les matines, ils allaient à l'église (pour la messe)... Ceux qui, parmi eux, étaient prêtres ou instruits de la loi divine prêchaient avec inspiration. » [1]

 

Bien que Gérard Grote lui-même soit toujours resté fidèle à l’Église, on lui interdit quand même de prêcher à cause de son grand succès. Grote se retire et meurt en 1384.[2]

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:51

j'ai conçu celle-là pour le point de croix ; le modèle est à votre disposition.

 

ma croix huguenote photo du photographe

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:41

L'essayer, c'est l'adopter. N'hésitez pas à descendre dans la liste pour écouter Bob Ekblad lors de ses interventions au DEFAP ou pour vous faire raboter la corne du "je suis bien tranquille dans mon coin" avec les interventions sur des "textes toxiques"...

 

http://www.livestream.com/templedumarais

 

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:38

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 010)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

EN  BOHEME  (2) : les hussites et le hussitisme

 

-          [1]

 

Le martyre de Jean Huss, en 1415, suscita un mouvement national contre le concile de Constance, avec une tendance modérée et une tendance radicale.

Le 30 juillet 1419, les Pragois, menés par le prédicateur Jan Želivský, défenestrèrent les conseillers anti-réformistes à l'Hôtel de ville de la Ville-Nouvelle à Prague. Cette défenestration marque le point de départ de la révolution hussite, un mouvement qui fit de la Bohême le centre des événements européens pendant plusieurs dizaines d'années et qui s'acheva sur la renonciation de l'Eglise catholique au maintien d'une seule croyance dans sa sphère d'influence.

Jakoubek de Stribo, successeur de Jean Hus à la chapelle de Bethléem à Prague, rédige Quatre Articles en 1420 qui seront la base de la Réforme tchèque :

-          la liberté pour les prêtres de prêcher d'après les Écritures,

-           la sainte communion pour les laïcs sous ses deux formes — la coupe (ou calice) et le pain (ou hostie) —,

-          la pauvreté obligatoire du clergé et le retour de la plupart des terres de l'Église à des propriétaires laïcs,

-          l'interdiction de la prostitution et le châtiment des péchés mortels

 

Après des années de guerre, sanglantes, et cinq croisades  lancées contre eux,  ils obtinrent une autonomie véritable au sein de l'Église catholique et formèrent l'Église nationale de Bohême.

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