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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:49

- Théologie d’autrefois, me dis-tu. Il faut du vin nouveau dans les outres neuves. Ce vin vieux va te faire exploser.

- Mais l’as-tu seulement gouté ? Je suis du XXIe siècle et je suis de tous les temps. Un cœur bat pour moi dans ces pages défraichies ; il me dit sa joie, sa reconnaissance, son amour. Vin vieux, crois-tu ? Et si tu le goutais, d’abord ?

« A chaque jour suffit sa peine. (Mt 6, 34).

 (…) La peine des jours qui ne sont plus ne doit pas obscurcir la lumière des jours qui se lèvent, ou s’ajouter à leur propre peine. Ce qui rend souvent trop lourde la tâche d’aujourd'hui, c’est l’arriéré de la veille, les dettes laissées en suspens, le passé mal liquidé, (…) et si le présent nous effraye, ce matin, c’est qu’il porte une double charge.(…) On voit, dans un lied allemand, la pluie ruisseler par une nuit obscure, sur les vitres d’une très pauvre chaumière. Une goutte de pluie dit à l’autre : « Pourquoi Dieu nous envoie-t-il frapper à cette fenêtre ? » Et l’autre goutte répond : « Ici demeure un cœur en détresse ; nous lui annonçons que le blé pousse, et qu’il y aura du pain. (…)  » Paul Gounelle Aux sources de vie

Courtes méditations pour le culte personnel

 

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:48

Que d’accidents de terrain, de rochers, de précipices, de monstres effrayants n’y-a-t-il pas au fond de l’Océan ! Et pourtant ceux qui le traversent ne sont pas obligés de descendre et de remonter ses pentes, de contourner ses rochers, de lutter contre ses monstres, de se frayer un passage à travers le réseau inextricable de plantes qui en tapissent le fond. Entre ces obstacles énormes et sans fin et le voyageur, il y a une immense nappe d’eau sous laquelle s’aplanissent et disparaissent toutes les inégalités, où toutes les difficultés sont noyées, tous les monstres tenus à distance, et le marin, qui n’aurait pas fait une lieue ni un pas dans ces bas-fonds terribles, qui y serait tombé découragé ou pris dans des pièges ténébreux, élevé et porté à mille, à dix mille pieds au-dessus de ces abîmes, glisse à la surface avec la rapidité du vent. La vie n’est-elle pas cet océan ? L’eau qui me porte et le vent qui me pousse, c’est la grâce de Dieu. Là où il y a une différence de niveau, elle la comble ; un obstacle, elle le noie ; un piège, elle m’en éloigne. Je marchais avec peine, tombant et me relevant pour tomber encore. Entre les difficultés, Dieu a mis le flot montant de sa grâce. Ces difficultés s’agitent dans les bas-fonds ; et moi, je plane au-dessus.

 

Armand Delille Méditations matinales

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:34

Recension : « Sept sermons sur Job » Jean Calvin Editions Olivétan

Une conversation à bâtons rompus avec Jean Calvin, ce livre est sans nul doute interactif. Violaine Weben-Dardel transcrit les mots, laissant intactes la passion, la fougue, et les expressions d’un autre siècle. On entre dans la lecture comme dans un dialogue où Calvin nous convainc de nous déplacer pour laisser Dieu au centre. Quel orateur ! Il exhorte, il encourage, il avertit : attention à ceux qui « machinent à brouiller tout ». On se laisse emporter par ce flot volcanique de coulées théologiques dont on ne sort pas indemne. Et si on n’est pas d’accord ? L’avantage d’un livre c’est qu’on peut lever les yeux et laisser passer l’orage ou prendre la parole et lui répondre. Il sait « qu’en notre rudesse, nous ne comprenons pas grand-chose – ou en si petite mesure - ; mais Dieu veut « s’accommoder jusqu’aux plus rudes idiots qui soient ». Que celui qui a des oreilles…

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:29
Lieux de mémoire des Cévennes

« La nature, toute travaillée et même inventée par l’homme, mais dans un respect, une économie de moyens, une intelligence qui sont une leçon et une joie : la montagne, la pierre, les châtaigniers, les frênes, les muriers…terre de résistance , terre des Camisards ». Textes bilingues français-anglais et photos sur papier glacé, on regarde les pages comme on écouterait un conteur un soir de veillée au coin du feu. Les auteurs libèrent avec la photo et la plume des paysages toujours vivants de leur histoire. Patrick Cabanel et Michel Verdier chez Alcide/Club cévenol.

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:27

le notre Père, abrégé de tout l’Evangile , une théologie pour aujourd’hui

(Louis Pernot Editions de Paris)

Louis Pernot aborde la célèbre prière avec l’esprit de notre temps.  Sa théologie du Notre Père est hardiment contemporaine. Une lecture-prière, et quelle prière ! qu’il nous arrive de dire sans y penser. Sa méditation de chaque mot (ou presque) est comme une revisite du pain par Poilâne : le meilleur de l’ancien avec l’audace du XXIème siècle et c’est encore du pain ! Nourriture intemporelle dans une assiette revisitée, toujours vivifiante, toujours gouteuse. Comme un chef face à ses convives, il explique chaque ingrédient, origine, utilité, saveur, pour en exhumer toute la valeur et dire la nécessité incontournable de son utilisation, plat unique vivifiant ouvrant sur la table offerte de l’Evangile.

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 22:25
La mort madame

Du Cévenol intemporel

Gilbert Léautier a reçu le Premier prix de  la communauté radiophonique des programmes de langue française pour sa nouvelle. Elle se lit comme on mange un chocolat. On regarde cette petite chose, et au toucher déjà, elle fixe son empreinte sur les doigts, puis en bouche, l’apparente suavité devient une explosion toute en épices, qui laissera sur la langue la longue saveur de la dégustation-plaisir. Chocolatier du langage, diamantaire des mots-carats, Léautier construit son histoire pour les gourmets. Vous pourrez la lire. Vous pourrez la dire. Vous pourrez la rire.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 21:07

Collioure

DIMANCHE 4 avril 2011

1 SAMUEL 16, 1 – 13

JEAN 9, 1 – 41

 

Narbonne le 10 avril 2011 : Perpignan le 31 juillet 2011

 

Introduction : Un regard … un regard humain… celui de Samuel, celui des pharisiens, celui des parents de l’aveugle… le nôtre… nos lectures, ce matin, jettent le feu des projecteurs sur la façon dont nous regardons nos semblables et les situations que nous vivons. Un regard jamais vierge, un regard toujours empreint de notre vécu, un regard à prisme.

Nous parlerons d’abord de celui que Samuel porta dans une situation exceptionnelle : le choix d’un roi.

Nous accompagnerons ensuite les contemporains de Jésus : pharisiens imbus de leur savoir rabbinique, juifs aveuglés par l’enseignement des pharisiens, familles plombées par le handicap d’un fils dont le regard est forcément faussé.

Nous terminerons avec le regard de celui qui propose la lumière, celle qui éclaire et peut ouvrir à une vision renouvelée sur toute notre vie.

 

1) Samuel,

 

- le contexte du récit : Nous avons lu, dans le livre de Samuel un récit dont la  rédaction pourrait, à elle seule, occuper notre matinée. Les découvertes récentes, l’analyse historico-critique ont ouvert, sur le 1er Testament en particulier,  un horizon de lecture, inconnu il y a encore quelques décades. En parler nécessiterait un cycle complet de conférences. Et un spécialise comme Thomas Röhmer par exemple pour le présider. Ce matin, nous accompagnerons simplement Samuel, le prophète, qui voit et pense comme un homme, l’homme qui nous ressemble, jusqu’à ce qu’il se laisse prendre par le regard que Dieu pose sur son monde.

 

- Samuel le  voyant : faisons un voyage dans l’espace et le temps pour nous poser à l’époque des Juges sur la terre d’Israël. Selon les périodes, bonnes ou mauvaises, des juges apparaissent et disparaissent du paysage politico-social pour régler  les questions épineuses. Samuel rentre dans cette lignée de Juges. Qui ne connait l’histoire de sa naissance miraculeuse, et celle de son élection très jeune pour servir Dieu ? Samuel devient le juge, le conducteur et même le sauveur du peuple dans sa guerre contre les Philistins en intercédant pour lui. Sa notoriété a grandi au fil des années au point qu’il est chargé de désigner le roi que veut à tout prix Israël, malgré les avertissements que Dieu place dans sa bouche. Ce sera Saül. C’est un roi que les Ecritures nous décrivent comme un homme à la conduite honteuse aux yeux de Dieu. Le Seigneur finit par envoyer Samuel pour oindre son successeur. Nous voilà en plein dans notre lecture.

 

- Samuel face au futur roi : Samuel, juge et conducteur du peuple a vieilli, il a subi des échecs, sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais il a la responsabilité de désigner le futur roi, malgré l’échec du premier.

Il vient, avec des certitudes qui seront balayées en 3 coups de cuillères à pot. Eliab, Abinadab, Schammah et les autres fils d’Isaï vers qui Dieu a envoyé Samuel passent devant lui ; et, en les regardant, Samuel pense : « c’est celui-ci » : il regarde l’homme, la prestance, l’aisance, le guerrier… bref, tout ce qui, de son temps, faisait sortir un homme de l’ordinaire. Samuel, c’est un homme, qui comme tous les humains, regarde à l’apparence des choses, un regard conditionné par les circonstances, par la personnalité de celui qui le porte, par ce qu’il voit à travers sa propre vie ; chacun de nous voit à travers le prisme de ce qu’il est, et Samuel n’échappe pas à la règle. Il regarde les hommes qui défilent devant lui avec le même regard que ses contemporains. Mais Dieu lui dit : « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur.» Samuel est aussi un homme humble,  qui essaie de se laisser guider par le regard de Dieu. Il finira par désigner, David, le « petit », comme son père l’appelle ; on pourrait traduire l’hébreu par « l’insignifiant », le « sans importance », le « faible ». Si invisible que son père l’avait carrément oublié dans la liste de ses fils ! Nous savons tous qui fut David, un grand roi, et aussi un homme, avec ses faiblesses ; il posa, à son tour, parfois, un regard sur les évènements qui n’était pas celui de Dieu : sur la femme d’Uri qu’il regardât comme sienne, sur la maison de Dieu dont il se voyait le bâtisseur… un regard à prisme, comme le nôtre.

 

2) des regards divergents : Changeons d’époque. Nous avons lu dans l’Evangile une histoire de regards, multiples : « Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance »… Jésus voit quelqu’un qui ne peut pas le voir. Et l’histoire continue avec d’autres personnages mal voyant si l’on peut dire :

 

-  les pharisiens, à travers le prisme rigide de l’enseignement rabbinique, ne voient qu’un  arbre qui cache la forêt : une guérison interdite un jour de sabbat. C’est vrai, après tout, la vie de cet homme n’était pas en danger, il ne pouvait donc y avoir dérogation. Cette guérison aurait très bien pu attendre un jour…Les pharisiens ne voient pas, derrière cet arbre là, la forêt de compassion qui submerge Jésus, et aussi la forêt des motivations que l’Esprit insuffle en lui : « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler » dit-il.

 

- dans notre récit, après les pharisiens, les juifs, refusent eux, de voir la souffrance de l’aveugle de naissance : est-il vrai qu’il est né ainsi ? Qui peut en témoigner ? Pourtant, ne voyaient-ils pas, jour après jour, l’aveugle tendant la main pour quelques piécettes, probablement au même endroit depuis des années ? Mais est-ce celui-là ou en est-ce un autre ?

 

- nous pourrions aussi parler, du regard du rédacteur de l’Evangile : ils distinguent les pharisiens du groupe collectif des juifs. Il faut dire qu’à l’époque où il écrit, après la destruction du temple et de Jérusalem en 70 de notre ère,  ce sont les pharisiens qui ont repris la gouvernance religieuse du peuple juif. Il n’y a plus de sacrifices, ni de prêtres et le culte est tout entier axé sur la famille et le regroupement des familles autour des synagogues sous la direction des pharisiens. Mais voilà,  ces rabbins pharisiens ont chassé les chrétiens de leurs synagogues et l’amertume est grande, côté chrétien, à leur encontre. Nous le ressentons sous la plume de celui que l’Evangile appelle Jean. Cela pourrait expliquer la séparation qu’il fait dans notre récit entre pharisiens et juifs. Un regard que nous ne devons pas oublier quand nous lisons les Ecritures,  celui du rédacteur, car il passe, lui aussi, à travers un prisme.

 

- reprenons le cours du récit : après le regard de Jésus, des pharisiens et des juifs, celui des parents de l’aveugle : ils ont un regard voilé, affaibli par la peur de ce qui pourrait leur arriver. Le miracle qui touche leur fils, qui les touche, eux, dont personne ne pourra plus dire qu’ils ont péché et que la cécité de leur fils est leur punition, le bouleversement que cette guérison apporte dans leur maisonnée, ils le voient bien mais je dirais qu’ils voient double : superposé à leur fils guéri, ils voient aussi les pharisiens et « les juifs » se lever contre eux et leur en faire baver des ronds de chapeau. Tous ces personnages ont un regard à prisme qui déforme leur vision et la déplace.

 

3) la lumière.  Chaque humain est un mal voyant, parfois aveugle de naissance, par exemple, né dans une  famille athée ou agnostique... Il voit peu, mal,  ou pas du tout, là où sa vie le conduit, ceux et celles dont il croise le chemin : regard altéré, regard conditionné, regard faussé par un schéma psychologique, une éducation, des conditions de vie… un regard à prisme.

Savez-vous comment les écritures surnomment les prophètes ? « Le voyant », et Samuel lui-même se donnera ce surnom : « c’est moi qui suis le voyant » lit-on en 1 Samuel chapitre 9. Voilà où le bât blesse, pour lui, mais aussi pour chacun de nous. « C’est moi qui suis le voyant »… moi, le voyant…

Certes, Samuel a souvent « vu » pour son peuple, mais dans l’épisode que nous avons lu, on peut dire qu’il n’y voyait pas grand-chose, pas plus que les pharisiens et les juifs qui côtoyaient Jésus. La vie, leur vie les a rendus mal voyant, si ce n’est aveugles. « ils voient mais ne voient pas » dit Jésus. Combien de fois dans notre propre vie ….

 

Conclusion : Alors, nous pourrions être découragés, à cause de ce que nous sommes : des humains au regard toujours habité par ce que nous avons été. Sommes-nous Samuel, sommes-nous pharisiens, sommes-nous juifs, sommes-nous apeurés par ceux qui ont le pouvoir ? Comment le Seigneur, lui, nous voit-il ?

Ecoutez cette histoire :

« On demande un jour à un sage :

-Tu as de nombreux enfants, quel est ton préféré ?

l’homme répond :

celui de mes enfants que je préfère :

c’est le plus petit, jusqu’à ce qu’il grandisse.

C’est celui est loin, jusqu’à ce qu’il revienne.

C’est celui qui est malade, jusqu’à ce qu’il guérisse.

C’est celui qui est prisonnier, jusqu’à ce qu’il soit libéré.

C’est celui qui est éprouvé, jusqu’à ce qu’il soit consolé.[1]»

Nous pourrions terminer l’histoire ainsi

Celui que je préfère, dit Dieu,

C’est celui qui est mal-voyant, jusqu’à ce qu'il soit guéri.

C’est celui qui est aveugle, jusqu’à ce qu’il voit.

N’est-il pas écrit :

« je suis venu pour que ceux qui ne voient pas, voient. »

Amen.



[1] Antoine Nouis Un Catéchisme protestant page 383

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 11:27

Très chers ami(es)

 

Quelqu’un sur You tube a changé le titre d’un sketch de Fernand Raynaud ; j’en suis encore sans voix, c’est dire ! Et puisque la question est à l’ordre du jour dans nos actualités, que diriez-vous d’entendre l’humoriste dans le sketch intitulé officiellement dans son livre : « j’suis pas un imbécile » : http://www.dailymotion.com/video/xb2rr3_fernand-reynaud-le-douanier_fun

 

Comment pourrait-on réécrire le titre ? Suffoquée, j’ai lu : « les musulmans viennent manger le pain des français »… et si la prestation avec l’intitulé d’origine figure une fois, celle avec le titre déformé circule sur le net dans de nombreux sites. Certains veulent la guerre…

 

« L’amour du plus grand nombre se refroidira » écrit Paul. Cette parole m’interpelle souvent ; face à l’agressivité des enfants de mon quartier, confrontée aux reportages comme celui que nous avons pu voir jeudi soir dans l’émission Envoyé Spécial, dans un monde où tout autour de moi, je vois la vie de mes voisins s’émietter et que dire de celle de nos contemporains ? une pensée m’envahit et tente de squatter en moi tous les lieux de délabrement auxquels ma propre vie a laissé gagner du terrain : « un grain de poussière sur une balance »… Alors, je relis les mots d’Antoinette Butte ; en voici quelques lignes :

 

« Le monde moderne est un bouillon de culture, une espèce de marécage. Un monde y meurt , un monde y naît. Soumis à l’un et à l’autre, l’homme moderne est désarticulé. (…) L’homme vit l’aventure moderne entre pourritures et bourgeonnements et ne sait où mettre le pied. (…) La prédication ne l’atteint plus guère, l’évangélisation ne le garde pas, les grandeurs de l’Eglise et son autorité l’irritent, ayant perdu pour lui leur prestige ; et les miracles le trouvent sceptique.

L’offrande, au contraire, est ce qu’il faut à sa solitude, à son désarroi, à sa recherche. Elle est « lien ».

(…) Présence d’offrande, vies données.

Parfois silencieuse, cachée, immobile, elle est pourtant d’un h aut prix pour le monde : un point de pureté à partir duquel une pureté s’étend qui assainit ; un point de lumière qui ouvre une zone de clarté dans l’aveuglement, la peur, l’errance, la nuit ; un point de solidité à partir de quoi on peut construire »

Antoinette Butte l’Offrande (lecture du livre intégral disponible sur : http://www.pomeyrol.com/document.htm

 

Ce livre c’est un peu « les maçons du cœur » pour ruines intérieures…

 

Et comme la fait passer Nicole sur Facebook, je me relève décidée à contaminer le monde (c’était avec un sourire sur Fb) avec l’espérance qui me fait vivre et l’amour qui m’habite.

 

Ma main dans la vôtre, j’irai moi aussi, avec vous, sur le chemin de l’oblation.

 

Ah ! et ce ne sera pas un détour, j’en suis sûre, nous ferons une halte à : http://erf-narbonne.over-blog.com/, n’est ce pas ?

 

Quelques nouveautés sur mon blog : http://lecoeuretlamain.over-blog.com

 

« Je suis avec vous pour toujours » dit le Maitre. Aujourd’hui, il vous le dit.

 

Amitiés

 

Jo

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 21:31

 Narbonne

DIMANCHE 13 mars 2011

Genèse 2, 7 – 9 ; 3, 1 – 7

Matthieu 4, 1 - 11

 

(D’après Antoine Nouis L’aujourd'hui de la création pages 100 et suivantes)

 

Introduction   : « Non, dis le serpent. Mais si vous en mangez, vous serez comme des dieux…. ». Les Ecritures ne font pas de cadeau au serpent, présenté comme un animal au regard dévoyé, un fourbe enjôleur qui présente tout sous un jour faussé. Il n’est pas le seul puisque nous retrouvons un adversaire de son acabit et dans la même attitude d’esprit dans l’Evangile: un regard et une compréhension de la parole proposés à l’homme pour l’inviter à se déplacer dans le doute, la négation de l’amour, pour que lui aussi voit les choses dans un vécu égocentrique. Et nous, quel regard posons-nous sur l’amour offert ? Une contrainte peut-elle nous en détourner ? Je n’aborderai pas aujourd'hui la notion d’historicité du récit de la Genèse, ni les mythes que le premier livre de la Bible offre à notre lecture. Il y a aussi, semble-t-il deux arbres au milieu du jardin selon Genèse 2, mais nous nous en tiendrons à l’affirmation de Genèse 3. Là aussi, les regards sont multiples et divergents et nous aurions pu en faire le sujet de notre méditation.  Dès le deuxième chapitre de la Genèse des regards autres, autres que celui du Dieu de la création, intervient : celui de l’homme, celui de la femme, et celui du serpent. C’est une liberté qui leur est offerte de choisir, de relire aussi ce qu’ils entendent, d’accepter ou de rejeter une contrainte aussi petite soit-elle. Toute l’histoire de l’homme est jalonnée de ces choix qui peuvent être décisifs, voire vitaux,  dans le face à face avec Dieu. Jésus lui aussi y est confronté comme le rapporte l’Evangile de Matthieu. On dirait notre propre histoire… là, susurrée à notre oreille : « si vous en mangez, vous serez comme des dieux… »

 

1) un jardin, liberté ou contrainte ? Adam se trouve dans un jardin abondamment arrosé. Une nature riche, luxuriante et prête à s’offrir aux mains expertes du jardinier. Adam, dans ce jardin, est invité à le cultiver et le garder, à le faire fructifier pour se nourrir, lui et sa famille. Dans ce jardin, on peut supposer, sans grand risque de se tromper, qu’il y a des arbres, beaucoup d’arbres, des milliers d’arbres et plus peut-être. Pourtant, l’un d’eux focalise toutes les attentions : celle du rédacteur du récit, celle des personnages de l’histoire qu’il écrit, mais aussi celle des lecteurs du texte : c’est l’arbre qui est au milieu du jardin. En effet, le Seigneur a dit… Au fait, si je vous posais la question : « qu’a dit le Seigneur ? », Comment répondriez-vous ? « Vous répondriez peut-être comme 90 %  des personnes interrogées : Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. ………  Un professeur indulgent donnerait à cette réponse une note de 10 sur 20 ; et un professeur sévère pourrait descendre jusqu’à 0,5 sur 20. Car cette réponse correspond soit à la moitié, soit au centième, voire au millième du commandement que Dieu a donné à l’humain. C’est comme lorsqu’on présente une feuille quadrillée blanche, avec un carreau noir, et qu’on demande ce qui est sur la feuille. Tout le monde répond : un carreau noir, alors qu’il y a 2519 carreaux blancs pour un seul carreau noir ! Il est en de même avec le commandement de Dieu. Le texte ne dit pas : Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, MAIS, Tu pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car, du jour où tu en mangeras, tu devras mourir. Ce n’est pas tout à fait la même chose de dire : tu peux tout faire… sauf une chose, et : Tu ne feras pas cette chose. L’humain est tellement obnubilé par l’interdit qu’il le met sur un piédestal, alors que l’Ecriture place la liberté en premier : Tu peux manger de tout arbre du jardin.

Le premier commandement que l’on  trouve dans la Bible est une parole de liberté. Tu peux manger de tous les arbres des jardins, des dizaines, des centaines, des milliers, des millions (je sais, peut-être que j’exagère, mais  je suis du midi et une fan inconditionnelle de Pagnol) des millions d’arbres qui sont autour de toi. C’est comme un roi qui partirait en voyage et qui laisserait son palais, immense, à son serviteur. Il lui dirait : tu peux profiter de tout, les salles, les entrées,  les cuisines, les tours, les cours, les jardins, les patios, les couloirs, les bureaux… tout. Sauf une seule pièce, celle où se trouve mon lit. Tu es ici chez toi, mais en respectant mon lit tu te souviendras que je t’ai confié ce palais ».

Antoine Nouis remarque que « Dans l’histoire, l’Eglise s’est plus préoccupée de préserver la seule chambre que d’autoriser l’accès à toutes les autres pièces. Elle s’est plus souvenue de l’interdit (elle en a même fait un catalogue) que du permis. L’Eglise s’est-elle seulement aperçue qu’avec ce discours, qui insiste mille fois plus sur l’interdit que sur le permis, elle a tenu le rôle du serpent ? »  C’est comme si elle avait dit : « quand bien même Dieu a dit que vous pouviez manger de tous les arbres du jardin, suivez mon conseil et n’en mangez aucun, afin de ne point pécher par inadvertance »[1]. Notre vie dans l’Eglise est une vie libre et si catalogue il y a, c’est celui de tous les possibles qui s’offrent à nous ; quel regard est  le notre ? Voyons nous  Dieu nous offrir des millions d’arbres, si, si, des millions, ou le serpent qui ne voit que celui qui est interdit ? Verrons-nous d’un  bon œil la proposition du serpent : vous serez comme des dieux ? Etre comme un dieu….

 

2) Etre comme des dieux :  Voici le commentaire que nous offre le pasteur Marie-Odile Miquel[2] sur cette alternative offerte par la bête rampante de la genèse aux humains : «Etre comme, c’est là le nœud du problème et ce que propose le serpent. En face de ce désir « d’être comme », Dieu, lui, crée l’homme à son image.  L’homme créé à « l’image de Dieu » n’est pas l’homme « comme Dieu » … Et c’est dans cette distinction subtile que tient  tout le travail spirituel de notre vie ! « Être comme », c’est se dissoudre dans une identité commune où rien ni personne ne dépasse, ne diffère, ne se remarque.  « Être comme », c’est abdiquer du désir d’être, de la responsabilité d’être, du travail et de la souffrance que cela implique parfois.  « Être comme », c’est la négation « d’être » tout simplement.  Or Dieu attend de l’homme qu’il devienne ce qu’il est, et non pas qu’il soit un vague clone parmi tant d’autres, si dramatiquement semblables.  Dieu nous veut debout, face au monde et en prise avec nous-mêmes. Uniques.  Il ne nous veut pas « comme ».  Il nous appelle, chacun par notre nom, un à un, enfant aimé, unique, différent, aimé parce que différent !!  Être, c’est donc répondre à ce que Dieu veut de nous, « être à son image ».  Être à son image, c’est être créateurs, créatifs, engagés dans notre monde pour faire jaillir le Royaume partout, et surtout là où on ne l’attend pas. C’est répondre par nos actes créateurs à son acte créateur initial.  Etre à son image, c’est nous reconnaître dans le Christ, repousser, à son exemple la tentation du pouvoir et de la toute puissance.  Être à son image, c’est accepter, justement de ne pas « être comme ». C’est nous accepter uniques, différents, jusque dans nos faiblesses.  Accepter de ne pas être tels que nous aimerions tant être, si forts, si puissants, si parfaits ! « comme » des héros, des puissants, des parfaits. (…) »

 

Dans la Genèse, l’homme et la femme, dans l’éclatante force d’une création que Dieu trouvait très bonne, dans un milieu hospitalier et agréable,  ont préféré tourner leur regard vers l’inhumanité : ils ont aspiré à devenir comme des dieux et ce désir est né parce qu’ils ont choisi de regarder, si je puis utiliser l’expression et je trouve qu’elle n’a jamais été aussi bien explicative, ils ont choisi de regarder l’arbre qui cache la forêt, la luxuriante forêt de tous les possibles de leur humanité.

 

Jésus lui, dans la faiblesse d’un jeûne prolongé, dans la chaleur accablante d’un désert moyen-oriental, a choisi de rester homme, totalement homme et de poser sur les Ecritures un regard d’homme. Il nous ouvre la voie ; il assoie notre vocation à être à son image, à l’image de Dieu tel que nous sommes, nous, les humains.

Conclusion :  En conclusion, je vous propose de réviser un contrat signé il y a longtemps, que nous pourrions appeler « le contrat de Faust[3] » Voici ce qu’écrit Xavier Emmanuelli :

 

La légende de Faust raconte l’histoire d’un homme qui a vendu son âme au diable pour satisfaire son désir de jouissance et sa curiosité intellectuelle.

Dans notre civilisation, tout se passe comme si le serpent avait rencontré l’homme occidental il y deux siècles, et lui avait proposé le marché suivant : Tu auras la puissance, la connaissance du bien et du mal, le bonheur et le secret de la Création, et tu pourras ainsi renoncer à Dieu. Tu te déplaceras où tu voudras sur la mer et dans les airs, tu exploreras les limites du monde et tu contrôleras la matière, tu seras informé en direct de tout ce qui se passe partout. Tu posséderas tout, et la terre sera ton royaume. Tu pourras nourrir des milliards d’hommes, tu perceras les secrets du vivant, tu pourras guérir les maladies et réparer la vie. Tu auras le froid et le chaud, le confort et la liberté sexuelle.

Nous avons signé le contrat de Faust, et le serpent a tenu parole. Nous avons tout : la science, la connaissance, la puissance, et l’abondance.. ; mais nous avons perdu le sens.

- l’humain connait l’univers, mais il ne sait pas à quoi il sert.

- il a percé le secret de la vie, mais il a perdu le sacré de la vie.

- Il peut communiquer avec le monde entier, mais il n’a jamais été aussi seul.

- il peut produire de la nourriture en abondance, mais il n’a pas appris à la partager.

Ne serait-il pas temps de déchirer le contrat que nous avons signé avec le serpent, pour nous tourner vers le créateur et retrouver la vraie place qu’il nous appelle à tenir dans son jardin ? »[4]

 



[1] Antoine Nouis « Aujourd’hui de la création » page 101

[3] Antoine Nouis l’aujourd’hui de la création

[4] d’après Xavier Emmanuelli J’attends quelqu’un p. 107-108

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 21:00

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 017)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

 

JOHANNES BUTZBACH (1478 – 1516)

 

 

Partout en Europe, les choses “bougent”… nombreux sont ceux qui au sein même de l’Eglise catholique romaine œuvrent pour un retour à l’Evangile et dans l’esprit de l’époque, cela passe par l’étude et la connaissance des « Anciens » et des « Pères » de l’Eglise, et aussi une instruction plus poussée. En voici un exemple.

 

Johannes Butzbach voyage beaucoup et rencontre en Bohême, les frères hussites. Son rêve : intégrer l’école des « frères de la vie commune » à Deventer (Pays-Bas) fondée par Gerard Groote ; il se réalisa en 1498. Il y reçoit une instruction poussée, Erasme, et les sciences.

        

En 1500, il rejoint un monastère bénédictin, où le prieur souhaitait intégrer des étudiants de Deventer pour renouveler l’esprit de son monastère. Là il va tenter, sans succès, en temps que « maître des novices » de rester fidèles à l’esprit des « frères de la vie commune ». Quand il exhorte ses frères à l’étude, on lui répond : « Celui qui ne sait pas ne connaît pas le doute » !

 

Il rédigea des ouvrages sur des peintres connus, et sur des femmes érudites, ainsi que d’autres ouvrages sur Marie ou Benoît et sur les voyages.

 

Il meurt en 1516, dix mois avant que Luther n’affiche[1] ses thèses sur la porte de l’église de Wittenberg.



[1] Les avis sont partagés sur l’identité de celui qui afficha ces thèses.

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